(Actualisé avec déclarations de Zelensky)
par Tom Balmforth et Yuliia Dysa
Kyiv a accusé lundi la Russie d'ignorer la demande de cessez-le-feu de 30 jours formulée par l'Ukraine et ses alliés qui devait entrer en vigueur ce même jour, reprochant à Moscou d'avoir lancé des dizaines d'attaques le long de la ligne de front, ainsi qu'un assaut impliquant plus de 100 drones.
Le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, a accueilli en parallèle à Londres ses homologues européens pour discuter de l'aide à l'Ukraine, tandis que l'Allemagne prévenait que l'Europe envisagerait de nouvelles sanctions contre la Russie si Moscou ne commençait pas à respecter la demande de trêve d'ici à la fin de la journée.
"La Russie continue ses bombardements et ses assauts", a déclaré le président ukrainien Volodimir Zelenksy dans son allocution quotidienne. "Moscou est restée silencieuse toute la journée concernant la proposition d'une réunion directe. Un silence très étrange."
Le président ukrainien a aussi dit s'être entretenu avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à propos d'un sommet en Turquie mercredi pour négocier un accord de cessez-le-feu.
"Nous avons discuté de points clés à propos d'une réunion en Turquie pour aider à mettre fin à la guerre", a-t-il écrit sur Telegram.
La Russie "ignore complètement" la proposition de cessez-le-feu, a déclaré plus tôt le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrii Sybiha, ajoutant avoir partagé des informations sur la poursuite des combats avec ses partenaires européens et avec le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, lors d'un appel conjoint.
Andrii Sybiha a précisé avoir parlé aux ministres européens réunis à Londres et avoir discuté des mesures qui pourraient être prises contre Moscou, notamment de nouvelles sanctions contre les secteurs bancaire et énergétique russes et contre la banque centrale russe.
Selon l'armée ukrainienne, à 13h00 GMT, 69 affrontements avec les forces russes avaient eu lieu le long de la ligne de front depuis minuit, heure à laquelle le cessez-le-feu devait entrer en vigueur.
L'intensité des combats est au même niveau que s'il n'y avait pas de cessez-le-feu, a déclaré Viktor Trehoubov, porte-parole de l'armée sur le front oriental de l'Ukraine.
Toujours selon les autorités ukrainiennes, la Russie a par ailleurs lancé 108 attaques drones en Ukraine dans la nuit de dimanche à lundi et a bombardé des cibles dans la région de Kharkiv, au nord-est, ainsi que dans la région de Soumy, au nord.
Selon la compagnie ferroviaire nationale ukrainienne, un drone russe a frappé un train de marchandises dans l'est du pays.
"LE TEMPS PRESSE"
"Le temps presse", a déclaré un porte-parole du gouvernement allemand lors d'une conférence de presse à Berlin.
"Nous avons encore 12 heures avant la fin de la journée, et si le cessez-le-feu n'est pas en place d'ici là, la partie européenne (mettra en marche) les préparatifs de sanctions", a-t-il ajouté.
Le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer et son homologue polonais Donald Tusk ont soutenu samedi à Kyiv le plan américain d'un cessez-le-feu de 30 jours entre l'Ukraine et la Russie, tout en menaçant Moscou de nouvelles sanctions.
Le président russe Vladimir Poutine a qualifié ces demandes d'"ultimatums" et a proposé à son tour des pourparlers directs jeudi prochain avec l'Ukraine à Istanbul, en Turquie, une initiative à laquelle s'est rallié le président américain Donald Trump.
Volodimir Zelensky a demandé un cessez-le-feu complet à partir de lundi pour fournir la base diplomatique nécessaire à ces pourparlers visant à mettre fin à la guerre et s'est dit prêt à rencontrer Vladimir Poutine, jeudi, à Istanbul.
Lors d'un événement organisé à la Maison blanche, Donald Trump a déclaré lundi qu'il pensait que "de bonnes choses peuvent sortir de cette réunion" et que la Russie allait donner son accord à une trêve de 30 jours.
"Je ne sais pas où je serai jeudi. J'ai tellement de réunions, mais je pensais vraiment y aller. C'est une possibilité, je suppose, si je pense que les choses peuvent se passer, mais il faut que nous y parvenions", a-t-il ajouté.
Le Kremlin a pour sa part déclaré lundi que Vladimir Poutine était déterminé à aboutir à la paix lors des négociations qu'il a proposées en Turquie.
"Nous sommes engagés dans une recherche sérieuse de moyens pour un règlement pacifique à long terme", a déclaré son porte-parole, Dmitri Peskov.
(Reportage Tom Balmforth et Yuliia Dysa, avec Steve Holland à Washington, Sarah Young à Londres et Dmitry Antonov à Moscou, version française Benjamin Mallet et Zhifan Liu, édité par Sophie Louet)
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