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Turquie-Öcalan, chef des militants kurdes, appelle à la fin du conflit et à la dissolution du PKK
information fournie par Reuters 27/02/2025 à 17:07

(Actualisé tout du long avec contexte, détails, citations)

Abdullah Öcalan, chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a appelé jeudi à la dissolution de son mouvement et a demandé à ses combattants de déposer les armes, une décision qui pourrait mettre fin au conflit qui l'oppose depuis 40 ans à Ankara et qui pourrait avoir des conséquences politiques et sécuritaires considérables pour la région.

Une délégation du parti prokurde turc Parti de l'égalité et de la démocratie des peuples (DEM) l'a rencontré jeudi sur l'île-prison d'Imrali, la troisième visite depuis décembre, avant de relayer sa déclaration concernant le conflit entre Ankara et les indépendantistes kurdes.

"Je lance un appel au dépôt des armes et j'assume la responsabilité historique de cet appel", a déclaré Abdullah Öcalan dans un courrier rendu publique par le DEM.

Le parti prokurde souhaitait que le chef du PKK communique par l'intermédiaire d'un message vidéo, mais le gouvernement turc s'y est opposé.

Âgé de 75 ans et dirigeant historique du PKK, Abdullah Öcalan est emprisonné depuis 1999 et purge une peine de réclusion à perpétuité dans un régime de quasi-isolement.

Il a prié jeudi les combattants de son mouvement de convoquer un congrès, déposer les armes et dissoudre le mouvement.

Il a également exhorté la Turquie à respecter les minorités ethniques, la liberté d'expression et le droit à l'auto-organisation démocratique.

"Le langage de l'époque de la paix et de la société démocratique doit être développé en fonction de cette réalité", a-t-il écrit dans sa déclaration, ajoutant que la lutte armée avait "fait son temps" et qu'il fallait y mettre un terme.

Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux.

Il n'y a pas eu de réponse immédiate du quartier général des commandants du PKK.

Si le mouvement répond à l'appel de son fondateur, le président turc Recep Tayyip Erdogan bénéficierait d'une occasion historique de pacifier et de développer le sud de la Turquie, où la violence a tué des milliers de personnes et dévasté l'économie régionale.

Efkan Ala, ministre de l'Intérieur turc, a déclaré que la Turquie serait "libérée de ses chaînes" si le PKK répond à l'appel d'Abdullah Öcalan.

Plus de 40.000 personnes ont été tuées depuis que le PKK a lancé son combat en 1984, cherchant à créer une patrie ethnique pour les Kurdes.

Il s'est depuis éloigné de ses objectifs séparatistes, et cherchait à obtenir davantage d'autonomie et de droits pour les Kurdes dans le sud-est de la Turquie.

Les dernières négociations entre l'Etat turc et le PKK remontent au début des années 2010. Leur échec et la fin d'une trêve en juillet 2015 avait déclenché la phase la plus sanglante du conflit.

L'appel d'Abdullah Ocalan du dépôt des armes pourrait entraîner des répercussions dans le nord de l'Irak, grande région exportatrice de pétrole où le PKK est basé, et en Syrie, qui émerge de 13 ans de guerre civile et de l'éviction, en décembre, de Bachar al Assad.

La perspective d'une fin de l'insurrection avait repris corps depuis que Devlet Bahceli, le chef du parti d'extrême droite turc MHP (Parti d'action nationaliste), allié de Recep Tayyip Erdogan, a pris l'initiative en octobre de tendre la main aux députés du DEM et d'inviter Abdullah Öcalan à venir annoncer devant le Parlement le renoncement à la lutte armée et le démantèlement du PKK.

(Rédigé par Daren Butler et Ece Toksabay, Jean-Stéphane Brosse, Etienne Breban et Nicolas Delame pour la version française, édité par Kate Entringer et Augustin Turpin)

1 commentaire

  • 27 février 20:38

    Les bonnes nouvelles sont rares .. profitons!


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