Une délégation du parti prokurde turc DEM doit se rendre ce jeudi sur l'île-prison d'Imrali pour y rencontrer le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan, lequel devrait lui remettre une déclaration qui, espère Ankara, ouvrira la voie au désarmement du groupe armé kurde.
Ce sera la troisième fois depuis décembre que des représentants du DEM (Parti de l'égalité des peuples et de la démocratie) rendront visite au dirigeant emprisonné dans le cadre de nouveaux efforts visant à mettre fin à l'insurrection armée lancée en 1984 par le PKK dans le sud-est de la Turquie.
Les sept membres de la délégation du DEM ont donné rendez-vous à la presse à 17h00 (14h00 GMT) pour rendre compte de leurs discussions avec Abdullah Öcalan et délivrer son message.
Le fondateur du PKK, emprisonné depuis 1999, purge une peine de réclusion à perpétuité à Imrali, en mer de Marmara, au large d'Istanbul, dans un régime de quasi-isolement.
Le parti prokurde souhaitait que le chef du PKK communique par l'intermédiaire d'un message vidéo, mais le gouvernement turc, qui considère le PKK comme une organisation terroriste, s'y est opposé.
Les dernières négociations entre l'Etat turc et le PKK remontent au début des années 2010. Leur échec et la fin d'une trêve en juillet 2015 ont déclenché la phase la plus sanglante du conflit, qui a fait au total plus de 40.000 morts.
Mais la perspective d'une fin de l'insurrection a repris corps depuis que Devlet Bahceli, le chef du parti d'extrême droite turc MHP (Parti d'action nationaliste), allié au président Recep Tayyip Erdogan, a pris l'initiative en octobre de tendre la main aux députés du DEM et d'inviter Abdullah Öcalan à venir annoncer devant le Parlement le renoncement à la lutte armée et le démantèlement du PKK.
(Rédigé par Daren Butler et Ece Toksabay, Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Kate Entringer)
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