
Recep Tayyip Erdogan le 20 juillet 2024 à Nicosie, Chypre. ( TURKISH PRESIDENTIAL PRESS SERVI / TURKISH PRESIDENTAL PRESS SERVIC )
L'inflation sur un an a continué de ralentir à 49,38% en septembre en Turquie, selon les chiffres officiels publiés jeudi, un mouvement encore difficile à percevoir pour la population, admet le ministre des Finances.
L'inflation, alimentée par la dépréciation de la livre turque, atteignait 52% en août en glissement annuel.
Les prix à la consommation ont augmenté de près de 3% le mois dernier.
Sur un an, la hausse a été légèrement au-dessus des attentes des économistes (48,11%).
Une baisse encore trop "lente" a reconnu le ministre des Finances Mehmet Simsek, l'exliquant par "la rigidité résultant d'un comportement rétrospectif en matière de fixation des prix".
"Mais le processus de désinflation entamé en juin se poursuit", a-t-il assuré dans un message posté sur X: il maintient qu'après la baisse s'ouvrira "une période de stabilisation à partir du second semestre de l'année prochaine (pour) parvenir à une baisse permanente de l'inflation et à un taux à un chiffre".
Le secteur du logement est le plus touché avec une hausse de 97% sur les 12 derniers mois, suivi par celui de l'éducation (+93%). Les tarifs de restauration et d'hôtellerie ont augmenté de 65% et les prix alimentaires de 43%, selon le Tuik, l'Institut de statistiques de Turquie.
La banque centrale, qui maintient son taux directeur à 50% depuis six mois, souhaite ramener l'inflation à 38% à la fin de l'année.
Pour Nicholas Farr de Capital Economics, à Londres, "cette baisse inférieure aux attentes est une déception pur les responsables de la Banque centrale".
Par conséquent, il juge "peu probable qu'un cycle d'assouplissement commence avant 2025, plus tard que ce que la plupart des analystes avaient prévu".
Le président Recep Tayyip Erdogan s'est félicité récemment d'avoir "entamé le processus de désinflation permanente". "Les temps difficiles sont derrière nous", a-t-il dit.
"Notre peuple va bientîot le constater au marché et dans son panier de course" a-t-il assuré.
Les statistiques officielles de l'inflation sont contestées par les économistes indépendants du Groupe de recherche sur l'inflation (Enag), qui ont estimé la hausse des prix à la consommation à 88,63% en glissement annuel.
La hausse des prix est plus élevée dans les grandes villes. C'est particulièrement le cas à Istanbul où elle atteint 59,18% sur un an, selon la Chambre de commerce de la mégapole et capitale économique du pays.
Pour tenter d'enrayer la spirale inflationniste le gouvernement turc a renoncé à relever le salaire minimum (450 euros environ par mois) depuis le mois de janvier, contrairement aux années précédentes riches en enjeux électoraux.
8 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer