Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Trump évolue dans un "espace de désinformation" russe, dit Zelensky
information fournie par Reuters 19/02/2025 à 16:56

Le président ukrainien Volodimir Zelensky tient une conférence de presse à Kyiv

Le président ukrainien Volodimir Zelensky tient une conférence de presse à Kyiv

Le président ukrainien Volodimir Zelensky a reproché mercredi à son homologue américain Donald Trump de vivre dans un "espace de désinformation" russe après que ce dernier a accusé l'Ukraine d'être responsable de la guerre menée par Moscou sur son territoire.

"Le président (Donald) Trump, que nous respectons beaucoup en tant que leader du peuple américain (...) vit malheureusement dans un espace de désinformation", a déclaré Volodimir Zelensky lors d'une conférence de presse.

Des hauts responsables américains et russes se sont rencontrés lundi en Arabie saoudite pour parler notamment de la fin du conflit. Ces discussions ont eu lieu sans l'Ukraine qui, tout comme les pays européens, a été réduite au rang de spectatrice des négociations sur son avenir.

Mardi, Donald Trump, en référence au fait que l'Ukraine réclame une place à la table des négociations avec Washington et Moscou, a accusé le président ukrainien d'être responsable de la situation.

"Vous auriez dû y mettre un terme (à la guerre) il y a trois ans. Vous n’auriez jamais dû la commencer", a dit le président américain devant les journalistes.

Donald Trump a également rejeté la légitimité du président ukrainien, affirmant qu'il ne récoltait dans son pays que 4% d’opinions favorables et l'a accusé d'avoir détourné "la moitié de l’argent qu’on leur a donné". Les Etats-Unis réclament par ailleurs 500 milliards de dollars de dédommagement pour l'aide accordée à Kyiv, via la prise de contrôle de la moitié de ses ressources minières stratégiques.

Volodimir Zelensky a reproché à Donald Trump lors d'une conférence de presse à Kyiv d'avoir employé des chiffres issus d'une désinformation lancée par la Russie.

"Nous avons des preuves que l'Amérique et la Russie ont discuté de ces chiffres. Autrement dit, le président Trump (...) vit malheureusement dans cet espace de désinformation", a déclaré le chef d'Etat ukrainien.

Selon le dernier sondage de l'Institut international de sociologie de Kyiv, réalisé début février, 57% des Ukrainiens ont une opinion favorable de leur président.

Moins d'un mois après son entrée en fonction, Donald Trump a bouleversé la position américaine à l'égard de l'Ukraine et de la Russie, qui reposait sur l'isolement de Moscou.

Donald Trump a fait savoir mardi qu'il rencontrerait "probablement" le président russe Vladimir Poutine d'ici la fin du mois, déclarant par ailleurs qu'il ne s'opposerait pas aux Européens si ceux-ci décidaient d'envoyer des soldats de maintien de la paix en Ukraine afin d'apporter des garanties sécuritaires en cas d'accord de paix.

Volodimir Zelensky, qui veut obtenir des Etats-Unis des garanties de sécurité pour dissuader la Russie de lancer une nouvelle invasion une fois un accord de paix conclu, a quant à lui reporté une visite en Arabie saoudite prévue mercredi, afin de ne pas donner de "légitimité" à la réunion organisée mardi entre les responsables américains et russes à Riyad, ont déclaré deux sources à Reuters.

Concernant l'aide américaine, a ajouté Volodimir Zelensky, l'Ukraine a reçu 67 milliards de dollars en armes et 31,5 milliards de dollars en soutien budgétaire. Par conséquent, le fait que Washington réclame 500 milliards de dollars de dédommagement n'est "pas sérieux" et l'Ukraine n'est "pas à vendre", a-t-il ajouté.

"Nous devons nous rappeler que la Russie est dirigée par des menteurs pathologiques."

Volodimir Zelensky doit rencontrer mercredi l'émissaire américain pour l'Ukraine Keith Kellogg, qui, à son arrivée à Kyiv, a dit s'attendre à des discussions de fond alors que la guerre approche de ses trois ans.

La visite de mercredi "nous donnera l'occasion d'avoir de bonnes discussions de fond", a déclaré Keith Kellogg, ajoutant qu'elles s'appuieraient sur les entretiens du week-end lors de la conférence de Munich sur la sécurité.

"Nous comprenons la nécessité de garanties de sécurité", a déclaré le général à la retraite aux journalistes, ajoutant qu'une partie de sa mission consisterait à "s'asseoir et à écouter".

NOUVELLES SANCTIONS

Le revirement de la politique américaine a mis l'Union européenne au pied du mur et ses représentants se sont mis d'accord mercredi sur un seizième train de sanctions contre la Russie.

Ces sanctions comprennent une interdiction des importations d'aluminium primaire, des ventes de consoles de jeux et l'inscription sur la liste de 73 navires de la "flotte fantôme", ont déclaré des diplomates de l'UE.

L'ensemble de sanctions, qui s'en tient largement à la proposition de la Commission européenne, devrait être adopté par les ministres des Affaires étrangères de l'UE lundi, à l'occasion du troisième anniversaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

La France, de son côté, a jugé "peu compréhensibles" les dernières attaques de Donald Trump contre l'Ukraine, a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas au sortir du conseil des ministres.

"Nous ne comprenons pas très bien la logique américaine", a-t-elle ajouté.

La France organise mercredi une deuxième réunion sur l'Ukraine à laquelle participeront des pays européens qui n'étaient pas présents à la réunion d'urgence tenue lundi à Paris ainsi que le Canada, allié de l'Otan, a-t-on appris mardi de sources diplomatiques.

Les dirigeants réunis lundi - parmi lesquels le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Keir Starmer - ont appelé à augmenter les dépenses de défense de l'Europe, sans toutefois réussir à s'accorder sur l'hypothèse d'un envoi de troupes de maintien de la paix en Ukraine.

Sur le front ukrainien, la région d'Odessa a essuyé mercredi une attaque de drones russes qui a provoqué des coupures d'électricité généralisées, ont déclaré mercredi les autorités du pays, faisant aussi état de quatre blessés, dont un enfant.

La Russie affirme que ses attaques contre le système énergétique ukrainien visent à affaiblir l'armée du pays et qu'elle ne vise pas délibérément des civils.

(Reportage Olena Harmash, Tom Balmforth, Anastasiia Malenko, Max Hunder et Yuliia Dysa à Kyiv, Vitalii Hnidyi et Valentyn Orirenko à Novopavlivka, rédigé par Benjamin Mallet et Philippa Fletcher, édité par Kate Entringer et Blandine Hénault)

16 commentaires

  • 19 février 19:48

    Le plus triste est cette petite clic de dirigeant Européen qui n’ont pas compris la profondeur du discours de JD Vance ! Leur monde s’effondre, le copinage n’est plus la norme, place à la volonté du peuple. 2 choix : Reconnaître ses erreurs ou continuer dans le délire. Je connais déjà l’issu que ces gens hors sol vont choisir : Le déni !


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi