
Le président américain Donald Trump dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le 15 octobre 2025 à Washington ( AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS )
Donald Trump a annoncé jeudi qu'il rencontrerait Vladimir Poutine à Budapest, capitale de la Hongrie, sans donner de date précise, après un échange téléphonique avec son homologue russe au cours duquel "de grands progrès ont été faits" selon lui.
Il a fait cette annonce inattendue à la veille d'une entrevue à la Maison Blanche avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, lequel espère que Washington lui fournira des missiles Tomahawk malgré les protestations de Moscou.
"Il est convenu que les représentants des deux pays s'occuperont sans tarder de la préparation d'un sommet, qui pourrait être organisé, par exemple, à Budapest", a pour sa part a déclaré le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, devant la presse après cette conversation au téléphone.
"Nous sommes prêts!" a commenté sur X le Premier ministre hongrois Viktor Orban, allié du chef d'Etat américain.
Donald Trump a jugé que son échange jeudi avec Vladimir Poutine avait été "très productif", le Kremlin parlant pour sa part d'un entretien "extrêmement franc et empreint de confiance".
- Alaska -

Le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine debout sur un podium sur le tarmac après être arrivés à la base militaire Elmendorf-Richardson en Alaska, le 15 août 2025 ( AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS )
Ces commentaires signalent un réchauffement entre les deux dirigeants, dont la relation s'était rafraîchie depuis un sommet le 15 août en Alaska, annoncé avec fracas mais conclu sans avancées concrètes sur la guerre en Ukraine.
"Nous avons décidé qu'une réunion de nos conseillers de haut niveau aurait lieu la semaine prochaine. Les premières réunions seront dirigées par le secrétaire d'Etat Mario Rubio pour les Etats-Unis" dans un lieu encore à définir, a écrit Donald Trump sur Truth Social.
"Puis le président Poutine et moi-même nous réunirons dans un endroit déjà convenu, Budapest, en Hongrie, pour voir si nous pouvons mettre fin à cette guerre +sans gloire+ entre la Russie et l'Ukraine", a ajouté le président américain.
Vladimir Poutine est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, dont la Hongrie a décidé de se retirer mais dont elle reste membre jusqu'à ce que ce retrait soit effectif, le 2 juin 2026.
Viktor Orban avait déjà reçu en avril le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lui aussi visé par un mandat d'arrêt de l'institution basée à La Haye (Pays-Bas).
- Tomahawk -
Les missiles américains Tomahawk permettraient à l'Ukraine de frapper loin à l'intérieur du territoire russe, et Moscou a averti qu'une livraison de ces armements à Kiev constituerait une "escalade" à ses yeux.
Au moment où la Russie multiplie les frappes contre les infrastructures énergétiques en Ukraine, provoquant des coupures d'électricité, le Tomahawk sera le "sujet principal" de la rencontre avec Donald Trump vendredi, a dit jeudi à l'AFP un haut responsable ukrainien.
L'ambassadrice d'Ukraine à Washington Olga Stefanishyna a jugé que les frappes russes dévoilaient le vrai visage de Moscou, accusé de rejeter de facto les efforts de paix en semant la "terreur".

Caractéristiques du missile Tomahawk ( AFP / Gal ROMA )
Dans la nuit de mercredi à jeudi, la Russie a tiré une série de 320 drones et 37 missiles, selon l'armée de l'air ukrainienne, qui a souligné que 283 drones et cinq missiles avaient été abattus.
Le président américain a laissé planer le doute sur ses intentions.

Le président russe Vladimir Poutine au Kremlin, le 14 octobre 2025 à Moscou ( POOL / Alexander KAZAKOV )
Dimanche, il a estimé que l'utilisation de Tomahawk par l'armée ukrainienne serait "une nouvelle étape agressive."
-Très déçu -
Dès son retour au pouvoir, Donald Trump a rompu l'isolement dans lequel les puissances occidentales maintenaient Vladimir Poutine depuis le début de la guerre en Ukraine.
Il a de la même façon remis en cause l'aide militaire accordée à l'Ukraine par Washington pendant la présidence de son prédécesseur démocrate Joe Biden.

Photo prise par le service de presse de la 24e brigade mécanisée des forces armées ukrainiennes, le 19 septembre 2025, et publiée le 15 octobre 2025, montrant des militaires ukrainiens installant au-dessus d'une route un filet de protection contre des attaques de drones dans un lieu non divulgué de la région de Donetsk ( Service de presse de la 24e brigade mécanisée des forces armées ukrainiennes / OLEG PETRASIUK )
Le président américain, qui s'est toujours vanté d'avoir une relation privilégiée avec son homologue russe, avait d'abord assuré qu'il pouvait mettre fin au conflit très rapidement, avant de concéder que l'entreprise était plus complexe que prévu.
Il a récemment estimé, à la surprise générale, que l'Ukraine pouvait remporter la guerre. Il s'est aussi dit à plusieurs reprises "très déçu" par Vladimir Poutine.
Le président américain n'a toutefois pas exercé de pression significative sur la Russie pour qu'elle dépose les armes.
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