
Le vice-président américain JD Vance rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans son bureau à Jérusalem, le 22 octobre 2025 ( POOL / Nathan HOWARD )
Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est attendu jeudi en Israël, où se succèdent les responsables de l'administration de Donald Trump pour consolider le cessez-le-feu fragile dans la bande de Gaza après deux ans de guerre dévastatrice.
Après un entretien avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem, le vice-président américain JD Vance a jugé "très difficiles" les prochaines étapes de l'accord de cessez-le-feu, incluant notamment le désarmement du Hamas et la reconstruction de la bande de Gaza, dévastée par deux ans de guerre.
M. Vance a été précédé en Israël par Steve Witkoff et Jared Kushner, des émissaires du président américain. Le secrétaire d'Etat doit rencontrer vendredi M. Netanyahu, selon le gouvernement israélien.
Ces visites "visent à garantir le respect du cessez-le-feu et illustrent à quel point l'administration (américaine) est déterminée à donner une chance à la paix", selon un éditorial du quotidien israélien Yedioth Ahronoth.
Entré en vigueur le 10 octobre et basé sur un plan de M. Trump, l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, a paru vaciller dimanche après des violences meurtrières à Gaza et des échanges d'accusations de violations de la trêve.
La première phase de l'accord prévoit outre le cessez-le-feu, la libération de tous les otages, vivants et morts, aux mains du Hamas depuis son attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, des retraits israéliens dans Gaza et l'afflux d'aide humanitaire pour la population gazaouie.

La femme (D) et le fils de l'otage israélien Tal Haimi tué par des combattants palestiniens durant l'attaque du 7-Octobre, pleurent lors de ses funérailles au kibboutz Nir Yitzhak, dans le sud d'Israël, le 22 octobre 2025 ( AFP / GIL COHEN-MAGEN )
Le Hamas a libéré au 13 octobre tous les otages vivants, au nombre de 20. Il devait aussi rendre à cette date les 28 corps des captifs qu'il retient, mais il n'en a restitué que 15 jusque-là, arguant de difficultés pour trouver les dépouilles dans le territoire ravagé par l'offensive israélienne lancée en représailles à l'attaque du 7-Octobre.
- "Très difficile" -

Vue aérienne montrant des Palestiniens enterrant des dizaines de corps non identifiés dans un cimetière à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza après leur restitution par Israël, le 22 octobre 2025 ( AFP / - )
Israël a restitué en échange 195 corps de Palestiniens. Les forces israéliennes se sont retirées de secteurs de Gaza mais contrôlent toujours environ la moitié du territoire palestinien et l'assiègent. Les aides humanitaires restent insuffisantes selon l'ONU.
Les phases ultérieures du plan Trump prévoient un nouveau retrait israélien dans Gaza, le désarmement du Hamas, le déploiement d'une force de sécurité internationale ainsi que la reconstruction du territoire notamment.
"Nous avons une tâche très, très difficile devant nous, qui est de désarmer le Hamas et de reconstruire Gaza, de rendre la vie meilleure pour les gens de Gaza, mais aussi de s'assurer que le Hamas ne soit plus une menace pour nos amis en Israël", a déclaré JD Vance.

Des Palestiniens marchent dans les ruines de Gaza-Ville le 22 octobre 2025. ( AFP / Omar AL-QATTAA )
La veille, il a exclu des troupes américaines au sol à Gaza et affirmé chercher des pays près à contribuer à cet effort militaire, lors de l'inauguration dans le sud d'Israël du Centre de coordination militaro-civile, organisme de surveillance de la trêve à Gaza, sous supervision américaine.
Le Hamas a jusque-là refusé d'envisager son désarmement et ses combattants se sont redéployés dans des secteurs de Gaza après la trêve, s'affrontant avec des groupes armés dont il accuse certains de "collaborer" avec Israël.
"L'accord sur Gaza est un élément clé pour déverrouiller les accords d'Abraham, et pourrait ainsi permettre la création d'une alliance au Moyen-Orient qui perdure", a dit mercredi M. Vance en référence au plan de l'administration Trump pour une normalisation entre Israël et les pays arabes.

Des fillettes palestiniennes jouent sur un matelas abandonné au milieu des décombres d'immeubles détruits dans le quartier de Cheikh Radwane, à Gaza-ville, le 22 octobre 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
"Nous créons (...) une vision complètement nouvelle" sur "comment avoir un gouvernement civil, sur la manière d'assurer la sécurité" à Gaza, a déclaré M. Netanyahu, qui veut chasser le Hamas de Gaza, où le mouvement a pris le pouvoir en 2007.
- "Je préfère mourir" -
A La Haye, la Cour internationale de justice a déclaré qu'Israël, en tant que puissance occupante, avait l'obligation de "garantir les besoins fondamentaux de la population locale, y compris les fournitures essentielles à sa survie". Israël a rejeté l'avis de la CIJ.
Dans le sud de la bande de Gaza, l'armée israélienne a largué des tracts demandant aux habitants de certains secteurs de Khan Younès de s'éloigner de "la ligne jaune", la ligne de repli des troupes israéliennes à l'intérieur de Gaza.
"Je suis fatigué d'être déplacé, très fatigué. Je préfère mourir, comme mon fils, tombé en martyr. Il est plus digne de mourir", confie Riad Anza, un habitant contraint de partir.

Un garçon palestinien pousse son vélo dans les ruines de Gaza-Ville le 22 octobre 2025. ( AFP / Omar AL-QATTAA )
L'attaque du 7-Octobre, qui a provoqué la guerre, a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.
L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68.234 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.
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