
70 hectares de végétation brûlés par un incendie à Narbonne, dans le sud de la France, le 10 septembre 2024. ( AFP / IDRISS BIGOU-GILLES )
"Pour rendre rentables les investissements non rentables, des transferts d’environ 19 milliards d’euros par an seraient nécessaires entre 2024 et 2030", calcule France Stratégie.
Des chiffres édifiants, alors que les comptes publics sont en alerte rouge. Selon une note d'analyse de France Stratégie publiée lundi 7 octobre, "sur 85 milliards d'euros d'investissement nécessaires" à la transition climatique chaque année entre 2024 et 2030 dans le bâtiment et le transport routier, seul "un tiers" sera "rentable sans intervention publique".
Cette rentabilité, pour les ménages, les entreprises et les collectivités, a été calculée en faisant l'hypothèse que "les prix de l’énergie restent à leur niveau de 2024", précise le rapport de l'institut. "Pour rendre rentables les investissements non rentables, des transferts", via des systèmes de bonus/malus, "d’environ 19 milliards d’euros par an seraient nécessaires entre 2024 et 2030", calcule France Stratégie.
Des efforts de plus en plus soutenus imposés
L'atteinte de la neutralité carbone d'ici 2050 promise par le Pacte vert pour l'Europe, a imposé des efforts de plus en plus soutenus en matière d'investissement pour atteindre la première étape d'objectif climatique pour 2030 d'une réduction de 55% des émissions carbone. Pour les secteurs du bâtiment et de la rénovation énergétique, "et en particulier l’isolation thermique", France Stratégie estime que les investissements ne seront "généralement pas rentables (...) sauf intervention significative du secteur public", notamment pour que les ménages puissent changer leurs systèmes de chauffage du fioul ou du gaz par des pompes à chaleur, seul domaine qui "offrirait une rentabilité notable". Pour le secteur du transport routier, les avancées technologiques des véhicules électriques annoncent une rentabilité qui "s'améliorerait dans le temps", selon cette note.
Le rapport Pisani-Ferry et Mahfouz publié par le même institut en mai 2023 sur demande de l'ex-Première ministre Élisabeth Borne, avait déjà estimé les fonds publics et privés nécessaires à la transition climatique. La somme nécessaire y était évaluée "à 66 milliards d’euros par an d’investissements supplémentaires par rapport à un scénario tendanciel entre 2023 et 2030." Le rapport suggérait que 50 % des investissements totaux soient financés par l’État. "Certains 'investissements verts' généreront des économies d’énergie" mais "d'autres nécessiteront une intervention publique pour devenir viables" et encourager les acteurs à investir plus rapidement.
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