Il n'y avait pas grand-chose de spontané dans les discours post-attentats de François Hollande, en 2015 et 2016. C'est ce que révèle le dernier numéro de la revue Mot ? Les Langages du politique (ENS Éditions), lequel se penche, sur une vingtaine de pages, sur les ressorts de la communication présidentielle en pleine attaque terroriste. Appel au registre de l'émotionnel et à l'unité du pays, utilisation surabondante du futur et de la première personne du singulier pour souligner le « rôle de leader » du chef de l'État : les chercheurs ont étudié jusqu'au moindre verbe, la moindre conjugaison, pour prouver que tout, dans les prises de parole du président, était réfléchi.
Par l'« omniprésence des émotions » et les « injonctions à se sentir concerné? », François Hollande a ainsi tenté, dans ses discours, de se forger une stature d'homme d'État, voire, comme l'écrit un de ses conseillers le 9 janvier 2015, à « commencer à cautériser et écrire l'histoire? ». « C'est un moment inédit dans le quinquennat, qui marquera durablement son image », lit-on encore le même jour. Une idée que l'on retrouvera après le 13 novembre 2015, lorsque ce même conseiller lui suggérera de « faire le récit ».
C'est le grand intérêt de cette étude, menée par les chercheurs Laurie Boussaguet et Florence Faucher : avoir eu accès aux messages envoyés à François Hollande par ses conseillers,...
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