"Ce sont des décisions très regrettables qui remettent en cause les accords qui régissent la relation entre la France et l'Algérie", a déploré la diplomatie française.

Jean-Noël Barrot à Antalya, en Turquie, le 15 mai 2025. ( AFP / OZAN KOSE )
L'Algérie a annoncé lundi 21 mai son intention d'appliquer une "stricte réciprocité" dans l'exemption de visas pour les porteurs de visas diplomatiques et refoulera ainsi les Français qui en détiennent. Une décision "particulièrement brutale", a déploré mercredi 21 mai à Bruxelles le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
" Les autorités algériennes ont pris des décisions particulièrement brutales concernant les titulaires de passeports diplomatiques envoyés par la France en Algérie", a-t-il déclaré devant la presse, avant une réunion conjointe à Bruxelles entre l'Union européenne et l'Union africaine. "Ce sont des décisions très regrettables qui remettent en cause les accords qui régissent la relation entre la France et l'Algérie, en particulier l'accord de 2013", a-t-il ajouté.
L'Algérie a annoncé lundi son intention de répondre "par une application stricte de la réciprocité" à la suspension par Paris de l'exemption de visas pour les Algériens disposant de passeports diplomatiques.
"Suspension de fait de l'Accord de 2013" ?
L'Algérie "prend acte de ce qui s'apparente à une suspension de fait de l'Accord de 2013 sans le respect par la France des procédures requises. Elle en tire toutes les conséquences et y répondra par une application stricte de la réciprocité", a précisé le ministère algérien des Affaires étrangères. "L'Algérie n'a aucun intérêt particulier ni attachement significatif" pour cet accord , a-t-il assuré.
Ce sont les autorités algériennes "qui ont décidé d'interrompre brutalement un dialogue qui s'était pourtant rouvert entre nos deux pays", a encore dit le chef de la diplomatie française, en évoquant l'expulsion de douze agents français en poste en Algérie.
Alger et Paris avaient conclu en 2007 "à l'initiative de la France" un accord portant sur l'exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques, élargi en 2013 aux titulaires de passeports de service, selon le ministère.
Jean-Noël Barrot avait annoncé le 14 mai "le renvoi en Algérie de tous les agents titulaires de passeports diplomatiques qui n'auraient pas actuellement de visa". La France réagissait alors à une décision "injustifiée et injustifiable" d'Alger d'expulser des fonctionnaires français, avait-t-il dit.
Les deux pays traversent depuis plus de neuf mois une crise diplomatique sans précédent marquée ces derniers jours par une nouvelle série d'expulsions de fonctionnaires de part et d'autre.
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