La prix Nobel considère que la taxation sur les super-profits et l'interdiction des jets privés ne suffiront pas à lutter contre la pauvreté dans le monde.

Esther Duflo à Stockholm, le 7 décembre, 2019. ( TT NEWS AGENCY / JONAS EKSTROMER )
Invitée sur France Inter , vendredi 2 septembre, Esther Duflo, la prix Nobel d’économie 2019, s'est montré favorable à une taxe sur les super-profits. "C'est une vraie bonne idée" à condition de "ne pas s'arrêter là" , a-t-elle estimé. Selon l'économiste, "il faut saisir toutes les opportunités pour améliorer la justesse de notre système fiscal, même si c'est juste une partie de la solution".
Esther Duflo y voit un moyen d'ouvrir le débat "sur le fait que les profits des entreprises ne sont pas imposés de manière juste aujourd'hui", en France, mais aussi à l'étranger, et notamment aux États-Unis. Mais la prix nobel a appellé à ne pas se tromper de diagnostic, considérant que la taxation sur les super-profits et l'interdiction des jets privés ne sont que "la partie émergée de l'iceberg". En d'autres termes, cela ne suffira pas pour lutter en profondeur contre la pauvreté dans le monde et le dérèglement climatique.
Une augmentation de 13 % des prix alimentaires
L'économiste a expliqué que la situation sanitaire couplée aux effets du dérèglement climatique et de la guerre en Ukraine "précipitent", "accélèrent" la pauvreté. "On est à la confluence d'une série de facteurs qui produisent une augmentation de 13 % des prix alimentaires sur l'année , à l'échelle mondiale", a-t-elle précisé. Les conséquences sur la vie des gens sont "immédiates", a ajouté l'experte.
Le débat sur la taxation des "superprofits" s'est intensifié ces derniers jours. L'exécutif s'est même retrouvé accusé d'être lui-même un "superprofiteur" par le biais de rentrées fiscales supérieures à ses attentes. le ministre des compte publics, Gabriel Attal a une nouvelle fois dû démentir l'existence d'une "cagnotte" au sein de l'Etat , alors que les accusations d'enrichissement excessif pesaient jusqu'ici plutôt sur de grandes entreprises comme TotalEnergies ou CMA-CGM.
Le gouvernement reste opposé à une telle taxation. Vendredi, Gabriel Attal a déclaré préférer que " les entreprises permettent de faire profiter les Français" , soit en augmentant la rémunération des salariés, soit en baissant le montant des factures. "Si on constate à la fin de l'année que les efforts ne sont pas suffisants, on ferme pas la porte (à une taxte sur les superprofits)", a-t-il toutefois ajouté.
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