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Taux individualisé de prélèvement à la source: Rémi et Nadia se demandent que choisir
information fournie par Le Particulier 19/07/2025 à 11:00

À partir de septembre 2025, le taux individualisé devient la règle pour les couples, afin de répartir plus équitablement l’impôt selon les revenus de chacun. ( crédit photo : Getty Images/Westend61 )

À partir de septembre 2025, le taux individualisé devient la règle pour les couples, afin de répartir plus équitablement l’impôt selon les revenus de chacun. ( crédit photo : Getty Images/Westend61 )

A partir de septembre 2025, les règles du prélèvement à la source évoluent pour les couples mariés ou pacsés soumis à une imposition commune. Jusqu‘à présent, l’administration appliquait par défaut un taux unique au foyer fiscal, quelle que soit la répartition des revenus entre les conjoints. Désormais, le taux individualisé deviendra la norme pour les revenus professionnels. Objectif : mieux répartir la charge de l’impôt quand les écarts de revenus sont significatifs. Rémi et Nadia, mariés depuis cinq ans, se posent la question : faut-il accepter ce taux individualisé ou conserver le taux unique ?

Sommaire:

  • Rémi et Nadia, un couple aux revenus très différents

  • Les impôts du couple: un taux unique simple mais imparfait

  • Ce que paieraient Rémi et Nadia avec un taux individualisé
  • Un effort fiscal réparti de manière plus juste
  • A partir de septembre 2025, le taux individualisé devient la norme

  • Taux commun ou individualisé? Tout dépend du mode de gestion budgétaire du couple

  • Nadia et Rémi choisissent le taux individualisé, pour mêler égalité et équité

  • Conclusion: un choix à personnaliser selon la vie du couple

Rémi et Nadia, un couple aux revenus très différents

Rémi et Nadia sont mariés depuis 5 ans. Rémi, 42 ans, est ingénieur informatique salarié d’un grand groupe. Son salaire net imposable s‘élève à 4200 euros par mois. Nadia, 40 ans, est professeure des écoles, et perçoit 2100 euros nets imposables mensuels. Primes comprises, le revenu fiscal de référence du couple pour l’année passée atteint 76.800 euros.

Par défaut, l’administration applique un taux de prélèvement à la source commun au couple, en l’occurrence de 10,5%, sur leurs revenus professionnels respectifs.

A noter

Le taux de prélèvement à la source inclut uniquement l’impôt calculé au titre des revenus connus et actualisés au moment du calcul par l’administration. Il peut tenir compte de déductions, crédits d’impôt, charges, et des dernières déclarations.

Chaque mois, Rémi verse donc 441 euros d’impôt (4200 x 10,5%), et Nadia s’acquitte de 220,50 euros (2100 x 10,5%), soit un total mensuel de 661,50 euros, prélevés automatiquement sur leur compte commun.

Les impôts du couple: un taux unique simple mais imparfait

Depuis leur mariage, Rémi et Nadia ont toujours été imposés à un taux commun, alors appliqué par défaut par l’administration fiscale pour les couples mariés ou pacsés. Le taux unique présente une simplicité indéniable: un seul taux est appliqué aux deux conjoints, sans distinction de leurs revenus respectifs. Cela facilite le calcul et la compréhension du prélèvement pour le foyer dans son ensemble.

Mais cette simplicité masque en réalité une répartition inégalitaire de l’effort fiscal:

  • Celui qui gagne le plus (ici: Rémi) supporte une part d'impôt proportionnellement plus faible par rapport à ses revenus.
  • À l'inverse, celui qui gagne moins (ici: Nadia) paie une part d'impôt proportionnellement plus importante par rapport à son revenu.

Autrement dit, sous couvert d’une égalité de taux, le taux commun a créé, pour Rémi et Nadia qui disposent de revenus très différents, une inégalité de contribution par rapport aux capacités financières réelles de chacun.

Ce que paieraient Rémi et Nadia avec un taux individualisé

Si le taux commun est appliqué par défaut pour les couples, il est tout à fait possible de demander à l’administration fiscale d’être imposé sur la base d’un taux individualisé. Dans ce cas, l’administration fiscale tient compte de la répartition des revenus au sein du couple pour ajuster les prélèvements de chacun, tout en conservant le même impôt global.

Rémi et Nadia passent au taux individualisé, l’administration calcule que:

  • Le taux individualisé de Rémi augmente à 12,5%.
  • Celui de Nadia tombe à 6%.
  • Ainsi, chaque mois:

Rémi verrait son prélèvement passer à 525 euros (4200 x 12,5%)

Nadia paierait quant à elle 136,50 euros (2100 x 6,5%)

Le total s‘élèverait donc à 661,50 euros, un montant identique à celui du taux commun.

Un effort fiscal réparti de manière plus juste

Pour Nadia, un taux individualisé signifie un prélèvement mensuel allégé de 84 euros par rapport à la situation actuelle (220,50 - 136,60). Elle dispose donc immédiatement d’un reste à vivre supérieur. Pour Rémi, l’effort augmente de 84 euros (525 - 441), mais il correspond davantage à ses ressources. En effet, le taux individualisé vise à mieux refléter la capacité contributive réelle de chacun des conjoints. En l’occurrence, le taux individualisé calculé sur les revenus personnels de Rémi et Nadia, permet à Rémi de payer une part plus importante de l’impôt et allège la charge de Nadia.

Autrement dit, il rétablit une équité horizontale au sein du couple: chacun contribue à hauteur de ses ressources propres. Cette approche est particulièrement équitable lorsque les revenus sont déséquilibrés, comme c’est le cas pour Rémi et Nadia. Elle évite que le conjoint aux revenus plus modestes supporte un prélèvement élevé, pouvant peser disproportionnellement sur son budget.

A noter

Avec le taux individualisé, en cas de séparation, divorce ou changement de situation, chacun aurait déjà l’habitude de payer une part d’impôt plus proche de ce qu’il devrait supporter seul.

A partir de septembre 2025, le taux individualisé devient la norme

Jusqu‘à présent, pour les couples mariés ou pacsés, le taux commun est appliqué par défaut, tandis que le taux individualisé doit être demandé à l’administration fiscale. À compter de septembre 2025, la règle s’inverse: le taux individualisé devient le mode de calcul appliqué automatiquement (par défaut) sur les revenus professionnels de chaque conjoint. Objectif: mieux refléter les capacités contributives individuelles dès le prélèvement à la source.

Le taux commun reste néanmoins disponible sur option: les couples qui le souhaitent pourront demander explicitement à conserver un taux unique via leur espace personnel sur le site des impôts www.impots.gouv.fr.

Taux commun ou individualisé? Tout dépend du mode de gestion budgétaire du couple

L’heure est donc au choix pour Rémi et Nadia. Ont-ils réellement intérêt à basculer au taux individuel? Ou doivent-ils préférer maintenir le taux commun, et opter pour celui-ci en septembre prochain?

Pour faire le bon choix entre taux commun ou individualisé, il faut tenir compte de la manière dont le couple gère ses finances au quotidien.

  • Dans le cas où chacun des membres d’un couple met l’intégralité de ses revenus sur un compte commun , le taux individualisé n’apporte pas de bénéfice concret immédiat. En effet, ces couples gèrent toutes leurs dépenses ensemble (impôts, loyer, factures, abonnements, alimentation, voyages, cadeaux, dépenses personnelles, épargne de précaution...) et de façon entièrement mutualisée: c’est le même compte qui supporte la totalité du prélèvement, quelle que soit la répartition initiale.
  • Dans un couple où chacun conserve un compte personnel avec une répartition stricte des charges en fonction de leurs revenus respectifs, le taux individualisé permet de mieux répartir la charge fiscale dès le départ, de façon plus équitable et plus protectrice.
  • Chez les couples qui gèrent leurs finances de manière hybride, c’est-à-dire avec un compte commun pour honorer les dépenses courantes (dont les impôts) et des comptes personnels distincts pour leurs dépenses individuelles et épargner , tout dépend de la façon dont est abondé le compte commun. Est-il renfloué de manière égalitaire (50/50) ou équitable (30/70 ou 40/60 par exemple en fonction des revenus de chacun)? De cette répartition dépend de l’intérêt, ou non, de «sortir» les impôts des dépenses communes et d’opter, ou pas, pour le taux individualisé.

Nadia et Rémi choisissent le taux individualisé, pour mêler égalité et équité

Pour Rémi et Nadia, après étude et comparaison entre taux commun et taux individualisé, le choix est clair: ils vont rester sur le nouveau fonctionnement des impôts à partir de septembre. Ils optent pour le taux individualisé, dans un souci d’équité. En effet, Rémi et Nadia, dont le schéma de gestion budgétaire est mixte, vont désormais s’organiser ainsi:

  • Un compte commun abondé à 50/50, pour payer le loyer, les courses, les abonnements, les assurances, les charges courantes, les vacances, une épargne de précaution… Parce que Nadia y tient et trouve normal de participer à ces dépenses de manière égalitaire, même si elle gagne plus de deux fois moins que son mari.
  • Des comptes personnels, leur permettant de subvenir à leurs dépenses individuelles, en incluant désormais les impôts pour ne pas générer de remboursements ultérieurs entre eux.

Conclusion: un choix à personnaliser selon la vie du couple

En définitive, le choix entre taux individualisé et taux commun dépend avant tout de l’organisation financière du couple et de leurs préférences personnelles. Le taux individualisé corrige les déséquilibres lorsque les revenus sont très inégaux et que chacun conserve une part d’autonomie financière. Le taux commun reste souvent plus lisible et pratique lorsqu’un couple mutualise totalement ses ressources. Dans tous les cas, cette évolution du prélèvement à la source offre aux couples une plus grande souplesse pour adapter la répartition de l’impôt à leur réalité quotidienne.

1 commentaire

  • 12:44

    Attention au glissement vers lequel on voudrait progressivement nous faire tendre, l'individualisation intégrale : les couples à revenus inégaux paieraient globalement beaucoup plus d'impôts qu'avec le système actuel.


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