Pour financer l'abrogation, la CGT propose des cotisations sur "l'intéressement et la participation", mais aussi d'alourdir le forfait social sur l'épargne-retraite et le taux de cotisation vieillesse.

Sophie Binet à Paris, le 10 janvier 2025. ( AFP / BERTRAND GUAY )
À défaut d'abrogation de la réforme des retraites, des voix s'élèvent à gauche pour demander la suspension ou le gel du recul de l'âge légal de départ, avant des discussions sur le fond. Mais, pour sortir de l'impasse, il faut bel et bien "abroger cette réforme", a réclamé lundi 13 janvier la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.
"S'il veut sortir le pays de l'impasse dans laquelle Emmanuel Macron l'a enfermé, il faut qu'il comprenne qu'il faut abroger cette réforme des retraites, qu'il faut écouter ce que disent les syndicats, ce que disent les parlementaires, les Françaises et les Français", a déclaré la syndicaliste sur franceinfo .
À la veille de la déclaration de politique générale de François Bayrou , "tout l'enjeu, c'est de trouver un chemin vers l'abrogation de la réforme des retraites", a-t-elle insisté.
Faut-il suspendre la réforme pour parvenir ? "Ça passe d'abord par le blocage immédiat" de la réforme "par la loi, par exemple via le projet de loi de financement de la sécurité sociale", a répondu Sophie Binet. " Il faut prévoir le financement de ce blocage : c'est autour de 2 à 3 milliards d'euros, donc c'est tout à fait trouvable", a-t-elle développé, évoquant une "cotisation sur l'intéressement et la participation" dans les entreprises.
16 milliards d'euros à trouver
À l'horizon 2030, le coût de l'abrogation de la réforme s'élèverait à 16 milliards d'euros, selon la syndicaliste. Pour atteindre cette somme, "il faudrait doubler le forfait social sur l'épargne-retraite et peut-être augmenter très légèrement le taux de cotisation vieillesse.
Dimanche, le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, avait jugé dans Le Parisien qu'une suspension de la réforme des retraites sans mesures de financement serait "irresponsable", sans pour autant "agiter la menace" d'une motion de censure.
"J'ai le sentiment que la priorité du gouvernement est de négocier une assurance vie auprès du Parti socialiste, quelles qu'en soient les conséquences pour le pays", affirme-t-il, appelant à "protéger la France de la tempête de la dette qui s'annonce".
"Envisager de revenir sur la réforme des retraites sans proposer la moindre piste de financement, c'est irresponsable", dénonce le patron des députés LR.
"La suspendre sans scénario alternatif revient à sauter dans le vide sans parachute . Ce sera sans la Droite républicaine!", a-t-il prévenu. Le président du Sénat Gérard Larcher, avait lui envoyé la veille dans le même journal un "message clair" : "Ni abrogation ni suspension !"
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