La Suisse prend très mal la décision prise le 21 juin par l'Union européenne de modifier les règles des travailleurs frontaliers. Actuellement, lorsqu'un frontalier se retrouve au chômage, ce n'est pas le pays qui l'emploie qui l'indemnise, mais le pays de résidence. C'est une aberration, car c'est pourtant le pays employeur qui perçoit l'assurance chômage prélevée sur le bulletin de paie.
Une situation qui coûte chaque année des millions d'euros à l'Unedic. Face à ce prochain bouleversement, la classe politique helvétique s'est aussitôt mobilisée. « Avec 320 000 frontaliers, Berne verrait la facture grimper de plusieurs centaines de millions », dénonce Cornelia Lüthy, sous-directrice du secrétariat aux Migrations, à la sortie d'une négociation à Bruxelles.
Ueli Maurer, ministre des Finances et membre de l'Union démocratique du centre (UDC) ? la formation politique la plus à droite de l'échiquier politique ?, estime qu'il « ne serait pas tolérable que les Suisses doivent payer les indemnités de travailleurs étrangers? même s'ils ont cotisé ici ». En congrès aux Bugnenets, dans le canton de Neuchâtel, l'UDC invite les cantons à lancer des « initiatives », exigeant que la Confédération ne verse pas d'indemnités de chômage aux frontaliers étrangers. En clair, les parlementaires UDC dans tous les cantons sont invités à présenter des textes qui seront soumis à des « votations »...
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