"Aujourd'hui, on subit six mois de dissolution, de censure", créant une incertitude qui provoque des défaillances d'entreprises et une montée du chômage.

Amir Reza-Tofighi à Paris, le 15 janvier 2025. ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) Amir Reza-Tofighi a appelé jeudi 30 janvier les forces politiques à voter un budget pour la France pour mettre fin à l'incertitude et à dépasser la polémique provoquée à gauche par les déclarations de François Bayrou sur l'immigration.
"La priorité des prochains jours et semaines, c'est le budget", a soutenu Amir Reza-Tofighi sur BFM Business , estimant que s'en priver "juste pour deux mots, c'était mettre en danger la France". Il faisait allusion à l'expression de "submersion" migratoire employée lundi par le Premier ministre François Bayrou, qui a tendu les négociations entre le gouvernement et le Parti socialiste sur le projet de budget, augmentant le risque d'une nouvelle censure.
"Aujourd'hui, on subit six mois de dissolution, de censure" , avec, pour conséquence de cette "incertitude politique", des défaillances d'entreprises au plus haut depuis la période d'avant-Covid, "68.000 sur toute l'année 2024".
"MaPrimeRénov' est bloquée, des secteurs sont bloqués parce qu'il n'y a pas de budget, et l'attentisme provoque un chômage qui va monter", a-t-il relevé : "On a 117.000 chômeurs en plus au quatrième trimestre par rapport au troisième. C'est l'équivalent de la ville de Besançon", a noté Amir Reza-Tofighi.
"La réalité c'est des chômeurs en plus"
"Donc, j'entends que des mots peuvent provoquer un gouvernement qui tombe, mais derrière, la réalité c'est des chômeurs en plus et des entreprises qui sont en train de tomber", a-t-il résumé.
Amir Reza-Tofighi s'est abstenu de commenter l'expression de François Bayrou, tout en relevant "qu'il y a des secteurs d'activité en tension qui nécessitent de la main-d'œuvre étrangère", comme la restauration, le bâtiment, ou les services à la personne .
Plusieurs organisations patronales sectorielles (hôtellerie-restauration, bâtiment...) ont averti que leurs entreprises auraient du mal à fonctionner sans main d’œuvre étrangère, en réaction au durcissement des conditions de régularisation des personnes immigrées annoncé par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
Selon Amir Reza-Tofighi, les organisations patronales doivent "aller au combat, porter les messages".
"Chacun défend ses entreprises. Mais au final, on défend l'économie française ", a-t-il dit, espérant que le patronat afficherait "des positions partagées" dans le débat qui s'ouvre entre partenaires sociaux sur les retraites.
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