Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Soutien à l'Ukraine, proximité avec Trump, défense européenne : Giorgia Meloni sur une ligne de crête
information fournie par Boursorama avec Media Services 18/03/2025 à 12:29

La cheffe du gouvernement italien va devoir composer avec tous les membres de sa coalition, dont les membres ont des positions opposées sur des sujets cruciaux, comme les dépenses de défense.

Giorgia Meloni à Rome, en Italie, le 10 février 2025. ( AFP / FILIPPO MONTEFORTE )

Giorgia Meloni à Rome, en Italie, le 10 février 2025. ( AFP / FILIPPO MONTEFORTE )

La Première ministre italienne Giorgia Meloni va s'adonner à un exercice d'équilibriste, mardi 18 mars face au Sénat, pour réussir à conjuguer son soutien ferme affiché à l'Ukraine, sa coalition avec notamment le très russophile Matteo Salvini, mais également le réarmement nécessaire de l'Europe et sa proximité avec Donald Trump.

La chef du gouvernement italien doit prononcer en début d'après-midi un discours devant le Sénat avant un sommet de l'Union européenne qui débutera jeudi et où sera débattue une hausse de l'aide militaire à l'Ukraine, alors que le soutien américain du président Donald Trump vacille.

Le gouvernement de coalition ultraconservateur de Giorgia Meloni a jusqu'ici fortement soutenu Kiev dans sa guerre avec la Russie , en dépit des liens étroits de son vice-Premier ministre Matteo Salvini avec Moscou.

Fratelli d'Italia (FDI), le parti d'extrême droite de la Première ministre, a soutenu la semaine dernière un plan de l'UE visant à augmenter les dépenses de défense dans le sillage de la pression américaine. Mais elle a aussi cherché à rester du côté de Trump, un autre conservateur populiste, qui l'avait invité à son investiture en snobant les autres dirigeants importants de l'UE.

Lors des pourparlers avec les alliés européens à Londres plus tôt ce mois-ci, après la rencontre houleuse dans le Bureau ovale entre Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, Giorgia Meloni a souligné qu'il était très important d’éviter "le risque que l'Occident se divise". Et elle a écarté l'idée du président français Emmanuel Macron d'étendre son parapluie nucléaire à d'autres pays européens, qui, selon elle, suggère "un désengagement des États-Unis". "J'éviterais ce scénario", a-t-elle dit.

Elle a également clairement indiqué que l'Italie n'enverrait pas de troupes pour défendre une trêve, notamment dans un appel vidéo avec des alliés samedi. Le plan de défense européen divise l'opinion publique italienne. Selon un sondage Ipsos réalisé la semaine dernière pour le journal Il Corriere della Sera , 39% des personnes interrogées sont contre et 28% pour.

Majorité et opposition tout aussi divisés

L'enquête a également révélé une baisse du soutien à l'Ukraine, mais c'est chez les électeurs de Giorgia Meloni qu'il reste le plus fort.

Les divisions touchent aussi le gouvernement et les partis d'opposition. Matteo Salvini, chef du parti d'extrême droite de la Ligue, mène la charge contre ce plan. Ce supporteur convaincu de Donald Trump a adopté la nouvelle approche de Washington. "Je suis convaincu que Trump est le seul leader capable d'apporter enfin la paix", a-t-il déclaré ce mois-ci. Le ministre de l'Économie Giancarlo Giorgetti, membre de la Ligue, a lui aussi mis en garde contre le risque d'augmenter la dette publique avec ce plan. L'Italie dépense actuellement environ 1,5% de son produit intérieur brut (PIB) pour la défense, moins de l'engagement de 2% pris par l'Otan et bien en deçà de l'appel lancé par Trump aux alliés pour qu'ils dépensent 5%. En revanche, le troisième parti de la coalition de Meloni, Forza Italia (conservateur), dirigé par le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani, soutient le plan.

L'opposition italienne est elle aussi divisée : le Mouvement 5 étoiles est contre, et le Parti démocrate (centre gauche) est coupé en deux.

Pour Lorenzo Castellani, analyste à l'université Luiss de Rome, Giorgia Meloni marche sur une "corde raide". "Il lui sera difficile d'augmenter les dépenses militaires comme promis à 2,5% du PIB", en raison de l'opposition politique et de l'énorme dette publique italienne, explique-t-il à l' AFP .

Mais "je ne m'attends pas à ce qu'elle rompe avec Trump", ajoute-t-il, estimant qu'elle devrait continuer à travailler avec les alliés européens tout en essayant de "ralentir les propositions des pays les plus enclins à soutenir Kiev".

8 commentaires

  • 18 mars 14:44

    C'est une femme avec des cojones ce que n'ont pas nos dirigeants actuels


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi