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Sécheresse, incendies, maladies : les forêts françaises n'absorbent pas assez de Co2, les émissions nettes du pays dérapent
information fournie par Boursorama avec Media Services 14/09/2023 à 13:36

Les experts préconisent d'adapter les forêts français au réchauffement climatique pour leur permettre de tenir leur rôle de puits de carbone.

( AFP / THIERRY ZOCCOLAN )

( AFP / THIERRY ZOCCOLAN )

Les forêts n'ont pas suffisamment absorbé de gaz à effet de serre en 2022, entraînant un dépassement des émissions nettes de carbone du pays, un "sujet très inquiétant" selon l'observatoire qui a dévoilé jeudi 13 septembre ces chiffres.

"La France ne respecte pas son objectif d'émissions nettes pour l'année 2022. Le principal écart vient de la moindre absorption des émissions par les forêts et les sols", conclut l'Observatoire climat-énergie. Celui-ci a été développé par le Réseau action climat (RAC) avec plusieurs partenaires comme l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

Les émissions brutes du pays, chiffre déjà connu, ont atteint 403,8 millions de tonnes équivalent CO2 (MtCO2e) l'an dernier, un chiffre en baisse et dans les clous des objectifs. Cependant, les émissions nettes (celles du pays moins le CO2 absorbé par les sols et la forêt) a dérapé. " La France dépasse de près de 16 MtCO2e son budget carbone , avec 386,9 MtCO2e émises pour un objectif de 367 MtCO2e", souligne ainsi l'observatoire.

"Sur ce résultat global, on est dans le rouge" en dépit de quelques "aspects positifs", a résumé Anne Bringault, directrice des programmes du RAC, lors d'une conférence de presse. Certains secteurs ont fait mieux que prévu, comme les bâtiments, où le chauffage d'origine fossile a reculé grâce à un début d'hiver clément, la hausse des prix de l'énergie et l'encouragement à la sobriété. D'autres en revanche dérivent nettement, à l'image des transports dont les émissions ont été portées par le trafic automobile et la reprise du trafic aérien.

Mais l'écart s'explique aussi en bonne partie par une absorption du CO2 par la forêt et les sols, deux puits de carbone naturels, pas du tout à la hauteur de ce qui était attendu. La séquestration n'a été que de 16,9 MtCO2e sur les 41 MtCO2e fixées dans la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), la feuille de route officielle de la France.

"Baisse des puits carbone"

"La baisse des puits carbone ces dernières années, particulièrement dans les forêts, est liée aux sécheresses, aux incendies et aux maladies ", souligne l'observatoire qui note au passage que les données de ce secteur sont difficiles à évaluer.

C'est un "sujet très inquiétant" pour Anne Bringault. "La précédente SNBC misait sur une hausse des puits de carbone alors qu'on aurait pu se douter que le changement climatique allait engendrer davantage de sécheresses et d'incendies", regrette-t-elle.

Ce problème, déjà bien identifié, était encore souligné en juin par le Haut conseil pour le climat (HCC). Dans son rapport annuel, ce dernier formulait plusieurs propositions, comme de "recalibrer" les cibles d'absorption ou de renforcer "l'adaptation des forêts métropolitaines au changement climatique". Anne Bringault suggère également de "replanter en intégrant les impacts du changement climatique", avec des espèces plus résistantes. Le RAC encourage aussi une transition vers des modes d'élevage plus durables pour protéger les haies et les prairies.

"Dans le cadre du projet de SNBC qui sera mis en consultation dans les prochaines semaines, nous doterons la France d'objectifs mis à jour, accompagnés de mesures concrètes pour les atteindre", a assuré de son côté le ministère de la Transition énergétique, rappelant notamment l'objectif porté par le président Emmanuel Macron de planter 1 milliard d'arbres sur les 10 prochaines années. "Notre objectif est d'accélérer encore la réduction de nos émissions brutes de gaz à effet de serre. En effet, si nous avons doublé le rythme de baisse au cours du premier quinquennat, il nous faut aller plus loin : c’est l’objectif de la planification écologique pilotée par la Première ministre", poursuit-on au gouvernement.

Le Réseau action climat s'inquiète cependant qu'aucune date ne soit encore fixée pour le Conseil de planification écologique (CPE) que doit présider le chef de l'État. "Il y a comme un refus d'obstacle d'Emmanuel Macron" et "on espère un message fort de sa part pour contredire nos inquiétudes", plaide Anne Bringault.

4 commentaires

  • 14 septembre 15:09

    Pas plus experts que les éboueurs ces experts qui disent tout et leurs contraires


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