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Sécession entre l'Alsace et la région Grand Est : l'État organise une "médiation" pour sortir de l'impasse
information fournie par Boursorama avec Media Services 14/05/2024 à 15:17

Emmanuel Macron s'était prononcé en avril contre une sortie de l'Alsace du Grand Est, tout en proposant certains transferts de compétences.

Le président de la Collectivité Européenne d'Alsace, Frederic Bierry, à Colmar, le 2 janvier 2021. ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

Le président de la Collectivité Européenne d'Alsace, Frederic Bierry, à Colmar, le 2 janvier 2021. ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

Face à la poussée particulariste en Alsace, qui voit une frange de sa population réclamer la sortie du département de la région Grand Est, l'État a ouvert mardi 14 mai à Strasbourg une "médiation" de 30 jours, arbitrée par la préfète, pour tenter de surmonter cette querelle institutionnelle.

L'Alsace n'est plus une région depuis qu'elle a été absorbée en 2015 dans le Grand Est , avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne. Mais elle a ressuscité en 2021 sous une autre forme, celle de la Collectivité européenne d'Alsace (CEA), fusion des conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Si la CEA dispose déjà de compétences inédites en matière de coopération transfrontalière, de tourisme ou de gestion des routes nationales , elle reste juridiquement un département et fait toujours partie du Grand Est. Mais son président LR veut aller plus loin.

"Nous continuons à montrer notre détermination", insiste Frédéric Bierry, plaidant pour une collectivité unique qui fusionnerait les attributions régionales et départementales. "Le projet que nous proposons est simple : il coûte moins cher, il y aura moins d'élus. Je crois qu'il satisfait à toutes les considérations attendues par les habitants." Une consultation organisée en 2022 sur une sortie de l'Alsace du Grand Est avait été sans appel : sur 154.000 votants (8% de la population alsacienne), 92% s'étaient prononcés favorablement. "Moi, je n'ai d'autre mandat que celui que les habitants m'ont donné : ils veulent le retour d'une région Alsace ", assure le président de la CEA.

Mais Emmanuel Macron ne l'entend pas de cette oreille. En visite à Strasbourg fin avril, le président de la République a refusé une sortie de l'Alsace du Grand Est, tout en proposant de rouvrir dans un délai d'un mois "la question de certains transferts de compétences", par exemple concernant l'artisanat, le commerce et les sports.

Les "délégations de compétences", des "miettes"

Une première réunion a donc eu lieu mardi matin, sous l'égide de la préfète de région, Josiane Chevalier, entre Frédéric Bierry et Franck Leroy, président macroniste du conseil régional du Grand Est. "Les échanges se sont déroulés dans un climat constructif et un accord sur un programme de travail a été établi avec des rencontres régulières", a rapporté la préfecture dans un communiqué.

Avant la réunion, Frédéric Bierry jugeait insuffisantes les offres du chef de l'État : "Si c'est pour donner des délégations de compétences qui sont des miettes, ça n'a aucun sens. Une délégation, ça s'enlève, contrairement à un transfert qui est garanti ensuite par la loi", soulignait-il. "Tout dépend des propositions qui vont être formulées."

Franck Leroy restait également circonspect : "Si on nous dit que demain confier telle compétence à la CEA plutôt qu'à la région serait beaucoup plus efficace, je suis prêt à l'entendre. Mais il faut qu'on nous le démontre".

"On serait défaillants, je comprendrais cette revendication. Mais jusqu'à preuve du contraire, personne ne l'a démontré", s'enorgueillissait-il, citant l'attractivité économique de la région, confirmée au sommet "Choose France" lundi.

Et l'idée d'un redécoupage a encore pris du plomb dans l'aile fin avril avec l'envoi à l'Élysée d'une lettre signée par une trentaine de maires, y compris alsaciens, s'opposant à cette idée.

"Une nouvelle modification de l'organisation territoriale serait incompréhensible , contre-productive et irrespectueuse du travail entrepris par le plus grand nombre depuis 2016", écrivaient ces élus, dont les maires de Strasbourg, Mulhouse, Haguenau ou Saverne. "Nous vous demandons de vous opposer à toute tentative de redécoupage de notre région."

Les partisans d'une région Alsace ont également perdu le soutien de Pia Imbs, présidente de la métropole de Strasbourg. "Mes craintes initiales concernaient la disparition de l'identité alsacienne et la dilution de notre territoire dans un ensemble administratif disproportionné", a-t-elle déclaré. Mais "l'identité alsacienne perdurant, il n'y a plus de raison d'opérer un retour en arrière".

7 commentaires

  • 14 mai 17:16

    suite
    Pour une interrogation informative c'est pas mal quand on connait le pourcentage de non-votants en France.
    - On ne peut refaire tous les 5 ou 10 ans, oui mais on peut corriger car dès le début de ce saucissonnage à la Hollande lea question a été soulevée et royalement ignorée.

    Punir car votant à droite c'est ridicule mais cela va amplifier le RN !!!

    Il faut en passer par là.


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