
Nicolas Sarkozy au Palais de Justice de Paris le 25 septembre 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )
Nicolas Sarkozy reste incontournable à droite malgré les épreuves judiciaires : deux semaines avant sa condamnation à cinq ans de prison dans l'affaire du financement libyen, il recevait encore dans ses bureaux parisiens Sébastien Lecornu, tout juste nommé à Matignon, après Jordan Bardella ou encore Gabriel Attal.
Début septembre, il révélait, dans Le Figaro, avoir rencontré Emmanuel Macron pendant l'été pour lui assurer qu'il n'y avait pas "d’autre solution que la dissolution" pour mettre fin à l'instabilité politique en France.Sans parvenir à le convaincre pour autant.
Nicolas Sarkozy, 70 ans, a d'ailleurs reconnu publiquement que le chef de l'Etat "ne l'écoutait pas toujours", comme il a encore pu le constater en décembre dernier lorsqu'il s'est rendu à l'Elysée pour y dire tout le mal qu'il pensait de son ennemi François Bayrou, sans empêcher sa nomination à Matignon.
Eternelle figure tutélaire de la droite, bien que contesté par certaines de ses figures, son évocation dans les meetings de son parti Les Républicains déclenche toujours des tonnerres d'applaudissements. Et ses livres de souvenirs demeurent des succès d'édition.
Dans son entretien au Figaro, l'ex-chef de l'Etat (2007-2012), qui avait pourtant assuré en février après sa condamnation dans l'affaire des écoutes "renoncer à toute expression médiatique", a encore fait feu de tout bois. Le RN appartient à "l'arc républicain", a-t-il assuré, déclenchant un feu de critiques à gauche. Et de déplorer que la droite ne dispose pas "aujourd'hui d'un leader incontournable" malgré l'écrasante victoire au printemps de Bruno Retailleau sur Laurent Wauquiez... avec qui il a également échangé quelques jours plus tôt.
Une activité frénétique menée dans son bureau situé à deux pas de l'Elysée, dans le quartier parisien de Miromesnil, où il enchaîne les rendez-vous avec les membres du parti qu'il a fondé, mais aussi des dirigeants d'autres formations, comme Gabriel Attal ou encore Jordan Bardella avec qui il s'est entretenu début juillet.
Le président du RN avait exprimé quelques jours plus tôt son "sentiment" qu'"il y a une volonté" d'humilier l'ex-chef de l'Etat après que sa légion d'honneur lui avait été retirée en raison de sa condamnation définitive à un an d'emprisonnement ferme dans l'affaire des écoutes.
"Comme Nicolas Sarkozy a l'habitude de dire du mal de celui avec qui il avait rendez-vous juste avant vous, il est préférable de fixer le rendez-vous avec lui en fin de journée pour être le dernier", commente un dirigeant LR qui a ses habitudes à Miromesnil.
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Face aux déboires judiciaires de leur ancien leader, les dirigeants de son parti se montrent prudents, voire mal à l'aise.
Après sa condamnation, le patron des Républicains, Bruno Retailleau, s'est fendu d'un court communiqué pour lui apporter son "soutien" et espérer qu'il parvienne à faire "prévaloir son innocence" en appel.
Laurent Wauquiez a exprimé sobrement sa "reconnaissance envers l’homme d’État qui a tant donné à notre pays et mon amitié pour l’homme".
Le vice-président de LR François-Xavier Bellamy a, quant à lui, dénoncé un "jugement politique", tandis qu'Eric Ciotti, l'ancien patron de LR qui s'est allié au RN, a transmis "une pensée amicale" à l'ancien président.
Son influence sur son parti reste bien réelle. Pour preuve, une autre interview accordée au Figaro il y a un an où il a incité les siens à quitter l'opposition et rejoindre le gouvernement.
C'était peu avant que le LR Michel Barnier entre à Matignon et qu'il embarque dans son gouvernement des personnalités de droite comme Bruno Retailleau (Intérieur) qui a bondi depuis dans les sondages et redonné des couleurs à son parti.
Mais, malgré le respect toujours exprimé par son parti politique, son fils Louis Sarkozy devra patienter pour être désigné officiellement candidat en mars à la mairie de Menton (Alpes-Maritimes). La commission nationale d'investiture (CNI), qui s'est réunie mardi, a remis à plus tard sa décision.
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