(Actualisé avec réaction FFR et Claude Atcher)
La Cour des comptes a épinglé mardi la Fédération française de rugby (FFR) et l'État dans l'organisation de la Coupe du monde de rugby 2023 en France, citant dans un rapport des "dysfonctionnements" et des "défaillances majeures".
Si la Cour des comptes a d'abord rappelé "l'incontestable succès populaire, médiatique et sportif" du Mondial de rugby, elle a ajouté que "ce constat positif ne doit cependant pas conduire à écarter ou à minimiser les dysfonctionnements qui ont accompagné la préparation de la Coupe du monde".
"Ces dysfonctionnements ont conduit à des choix stratégiques majeurs hasardeux qui ont entraîné des pertes substantielles pour le comité d'organisation et, donc, de moindres ressources laissées en héritage pour le développement du rugby en France", a-t-elle déclaré.
La FFR a enregistré "une perte sèche a minima de 19,2 millions d'euros et pouvant atteindre jusqu'à - 28,9 millions d'euros". Un résultat jugé "catastrophique" par la Cour des comptes.
"Si la responsabilité du directeur général du GIP (groupement d'intérêt public associant la FFR, l'État et le Comité national olympique et sportif français) dans ce résultat est engagée à bien des égards, celle de la FFR et de l'État (...) l'est également en raison des défaillances majeures constatées dans le contrôle qu'ils auraient dû exercer sur le comité d'organisation", a conclu la Cour des comptes.
En début de soirée, la Fédération française de rugby a déclaré dans un communiqué " prendre acte des conclusions du rapport définitif publié aujourd'hui par la Cour des comptes sur l'organisation de la Coupe du monde de rugby 2023".
"La FFR ne peut ignorer le constat sévère dressé par la Cour des comptes à l'encontre de la gouvernance du comité d'organisation GIP France 2023 et de la gestion du GIE Hospitalité & Voyages", a-t-elle ajouté.
Elle a précisé avoir demandé aux membres des deux structures "d'engager une démarche nécessaire pour rechercher la responsabilité des anciens dirigeants de ces deux structures, en poste entre 2018 et août 2022."
Claude Atcher, ancien directeur général du GIP France 2023, démis de ses fonctions en octobre 2022 après avoir été mis à pied à titre conservatoire pour "pratiques managériales alarmantes", a également réagi via un droit de réponse publié sur le site de la Cour des comptes.
"La gestion catastrophique de l'événement après mon départ a privé le rugby français d'environ 50 millions d'euros de résultat. C'est là le résultat d'une décision purement politique prise au détriment de l'intérêt général", affirme-t-il. "La Cour des comptes, qui n'a pas tenu compte des nombreux documents que je lui ai communiqués lors de la phase contradictoire, a préféré masquer ces erreurs en me désignant, entre autres, comme bouc émissaire."
(Rédigé par Vincent Daheron, édité par Augustin Turpin et Tangi Salaün)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer