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Rubio rencontre Sheinbaum après l'escalade militaire des États-Unis contre les cartels
information fournie par AFP 03/09/2025 à 19:54

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio salue après avoir atterri à l'aéroport international Felipe Ángeles, à Mexico, le 2 septembre 2025. ( AFP / Yuri Cortez )

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio salue après avoir atterri à l'aéroport international Felipe Ángeles, à Mexico, le 2 septembre 2025. ( AFP / Yuri Cortez )

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio rencontre mercredi la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, au lendemain d'une escalade spectaculaire de la pression exercée par les Etats-Unis sur les cartels de narcotrafiquants avec une frappe ciblée contre un "bateau transportant de la drogue" qui aurait quitté le Venezuela.

Cette rencontre au plus haut niveau depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche s'est ouverte peu après 10H00 locales (16h00 GMT) dans l'imposant Palais national au centre de Mexico entre Mme Sheinbaum et M. Rubio accompagné de ses principaux conseillers.

Peu avant la réunion, Mme Sheinbaum au cours de sa traditionnelle conférence de presse quotidienne a réfuté avoir "peur", et a nié que le Mexique soit contrôlé par les cartels, comme l'a insinué le président américain Donald Trump vendredi dans une interview.

"Ce n'est pas vrai, ce qu'il affirme est faux", a déclaré Mme Sheinbaum.

Le gouvernement Trump présente la lutte contre le trafic de drogue comme l'une de ses grandes priorités.

Plusieurs cartels mexicains, salvadoriens ou vénézuéliens ont été déclarés "organisations terroristes" par Washington qui accuse notamment le président vénézuélien Nicolas Maduro de diriger un réseau de narcotrafic.

Récemment, les autorités américaines ont même porté à 50 millions de dollars la prime pour tout élément permettant d'aboutir à son arrestation.

La dirigeante de l'opposition vénézuélienne María Corina Machado, qui vit dans la clandestinité, a estimé pour sa part qu'il "rest(ait) peu de temps avant que le Venezuela soit libre", sans toutefois faire explicitement référence à la frappe américaine.

"Chaque jour qui passe renforce l'étau que les démocrates occidentaux ont imposé au cartel narco-terroriste qui continue d'occuper" le siège du gouvernement vénézuélien, a-t-elle averti dans une vidéo retransmise dans un meeting d'opposition au Panama.

- Ligne rouge -

Cette frappe américaine, tuant "11 narcoterroristes", selon M. Trump, membres supposés du cartel vénézuélien du Tren de Aragua "transportant des stupéfiants à destination des Etats-Unis", marque une escalade depuis la signature par le président américain d'un décret autorisant l'utilisation de l'armée contre les cartels de la drogue.

C'est "un message très clair: les Etats-Unis ne vont pas tolérer ce type d'activité" sur le continent américain, a déclaré mercredi le ministre américain de la Défense Pete Hegseth sur Fox News.

Avant de s'envoler pour le Mexique, M. Rubio a rappelé mardi la détermination de Donald Trump à utiliser "toute la puissance" des Etats-Unis pour "éradiquer les cartels de la drogue, peu importe où ils opèrent", et dont une partie de la production transite par le Mexique.

Après le déploiement de sept bâtiments de guerre dans les Caraïbes, la présidente mexicaine a elle réaffirmé que toute "intervention" militaire américaine au Mexique constitue une ligne rouge. "Nous n'accepterons pas la subordination. Seulement une collaboration entre nations sur un pied d'égalité", a déclaré la présidente mardi.

L'administration Trump a déjà imposé une série de nouvelles sanctions dans l'espoir d'affaiblir les principaux cartels au Mexique. Le républicain attribue aux narcotrafiquants la responsabilité de l'afflux massif de fentanyl aux Etats-Unis, le puissant opioïde synthétique qui fait des ravages.

Claudia Sheinbaum a jusqu'à présent toujours veillé à se montrer conciliante avec les Etats-Unis, comme son prédécesseur Andres Manuel Lopez Obrador, issu du même parti de gauche, lors du premier mandat de Trump.

La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum lors d'une conférence de presse à Mexico, le 26 août 2025 ( AFP / Alfredo ESTRELLA )

La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum lors d'une conférence de presse à Mexico, le 26 août 2025 ( AFP / Alfredo ESTRELLA )

Menacé de lourdes surtaxes douanières, le Mexique coopère notamment dans la gestion des flux migratoires, renforçant notamment la surveillance de ses zones frontalières, porte d'entrée pour les migrants venant d'Amérique centrale en direction des États-Unis.

Le pays a accepté l'extradition de fugitifs recherchés par la justice américaine.

Deuxième économie d'Amérique latine après le Brésil, le Mexique a également pris des mesures pour réduire les importations chinoises, réduisant les possibilités d'accès de celles-ci au marché américain.

Mais Claudia Sheinbaum a aussi engagé des actions en justice contre les fabricants d'armes américains, responsables à ses yeux de la violence sur le sol mexicain.

Le Mexique, qui dispose de contrôles plus stricts sur les armes, affirme qu'entre 200.000 et 750.000 armes fabriquées aux États-Unis sont introduites en contrebande, dont beaucoup se retrouvent sur les nombreuses scènes de crimes au Mexique.

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