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Royaume-Uni: très léger rebond de l'économie, déception pour le gouvernement
information fournie par Boursorama avec AFP 16/01/2025 à 11:52

( AFP / HENRY NICHOLLS )

( AFP / HENRY NICHOLLS )

L'économie du Royaume-Uni a légèrement rebondi en novembre, mais moins qu'attendu, un signal décevant pour le gouvernement travailliste, qui voit les difficultés s'accumuler depuis son arrivée au pouvoir en juillet.

Le produit intérieur brut (PIB), qui avait déjà stagné au troisième trimestre, a progressé de 0,1% en novembre, après une baisse de même ampleur le mois précédent, a annoncé jeudi l'Office national des statistiques (ONS).

Il s'agit d'"un pas dans la bonne direction, mais il nous reste encore beaucoup, beaucoup à faire", a reconnu jeudi le Premier ministre Keir Starmer.

Sa ministre des Finances Rachel Reeves s'est pour sa part dite "déterminée à aller plus loin et plus vite pour relancer la croissance".

Malgré un ralentissement surprise de l'inflation à 2,5% en décembre, publié mercredi par l'ONS, la pression reste forte sur le gouvernement travailliste.

Mme Reeves a présenté en octobre un budget fait de fortes hausses d'impôts, notamment les cotisations patronales, et d'emprunts exceptionnels pour investir, mais elle peine à convaincre les marchés de la crédibilité de ses plans de relance.

L'exécutif a été confronté ces derniers jours à un affaiblissement de la livre et une forte hausse des taux d'emprunt obligataires - qui se sont cependant nettement détendus depuis mercredi.

- "Pas satisfait" -

Si Rachel Reeves a fait face cette semaine aux appels à la démission de l'opposition, ceux-ci ont été balayés par M. Starmer. Le gouvernement blâme 14 années de gouvernements conservateurs pour la situation économique du pays.

"Je ne dis pas que je suis satisfait d'une croissance de 0,1%", a réagi le ministre des Entreprises et du Commerce Jonathan Reynolds sur Times Radio jeudi matin, se disant toutefois déterminé à "renverser la tendance après une décennie et demie vraiment difficile".

Le gouvernement a redoublé d'efforts ces derniers jours pour tenter de démontrer l'efficacité de son action pour attirer les investissements. Dernier en date: un projet du groupe malaisien YTL d'injecter 4 milliards de livres sur cinq ans dans le pays, claironné mercredi par l'exécutif.

"Le PIB britannique a renoué avec la croissance" et cette progression "pourra potentiellement s'accélérer en 2025", avance Yael Selfin, économiste chez KPMG, pour qui les dépenses publiques financées par les emprunts massifs annoncés par Mme Reeves "pourraient également devenir un moteur essentiel" pour le Royaume-Uni.

Mais "les risques de révision à la baisse des perspectives (économiques) pourraient freiner" cette dynamique, prévient l'économiste, alors que les conditions plus dures sur les marchés, notamment de la dette, sont "alimentées par les inquiétudes concernant le commerce mondial et la hausse de l'inflation".

- Fondamentaux économiques "sains" -

"Après avoir enregistré la croissance la plus rapide parmi les économies du G7 au premier semestre 2024, l'économie britannique n'enregistrera probablement aucune croissance au second semestre", anticipe de son côté Sanjay Raja chez Deutsche Bank, qui prévoit toutefois lui aussi "un rebond de l'activité" en 2025.

"Les fondamentaux économiques restent sains", selon l'économiste, tant au niveau des finances des ménages que de la confiance des consommateurs. "Et les entreprises, bien qu'inquiètes de la hausse des impôts (...) prévoient toujours d’investir."

La croissance a bénéficié en novembre d'une progression dans les services et la construction, malgré un ralentissement qui se poursuit dans l'industrie manufacturière, a détaillé jeudi l'ONS.

Mais les économistes tablaient généralement sur une hausse du PIB de 0,2% en novembre. "La quasi-stagnation en novembre a atténué l'optimisme suscité par la baisse inattendue de l'inflation" mercredi, résume Samuel Edwards, analyste chez Ebury.

La relance "signifie générer des investissements, conduire des réformes et s'engager sans relâche à éliminer le gaspillage dans les dépenses publiques", a insisté Mme Reeves jeudi dans son communiqué.

La ministre a convoqué jeudi plusieurs des régulateurs les plus importants du Royaume-Uni, notamment les gendarmes de la concurrence, de l'énergie ou du secteur de l'eau, pour insister sur son objectif de croissance.

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