Le fondateur de l'application de messagerie Telegram, Pavel Durov, a déclaré dimanche avoir refusé la demande d'un gouvernement occidental, qu'il n'a pas nommé tout en suggérant qu'il s'agissait de la France, de réduire au silence les voix des conservateurs en Roumanie à l'approche du second tour de l'élection présidentielle.
Les Roumains sont appelés aux urnes dimanche pour le second tour du scrutin qui oppose le chef de file de l'extrême droite à un candidat centriste indépendant. L'élection pourrait avoir des répercussions à la fois sur l'économie du pays et sur l'unité de l'Union européenne.
"Un gouvernement d'Europe occidentale (...) a approché Telegram pour lui demander de réduire aux silence les voix conservatrices en Roumanie avant l'élection présidentielle d'aujourd'hui. J'ai refusé catégoriquement", a écrit Pavel Durov sur Telegram.
"Telegram ne restreindra pas les libertés des utilisateurs roumains et ne bloquera pas leurs chaînes politiques", a-t-il ajouté, alors que son message était assorti d'un émoji de baguette de pain semblant faire allusion à la France.
"On ne peut pas 'défendre la démocratie' en détruisant la démocratie. On ne peut pas 'lutter contre l'ingérence électorale' en interférant avec les élections. Soit vous avez une liberté d'expression et des élections équitables, soit vous ne les avez pas. Et le peuple roumain mérite les deux", a également déclaré Pavel Durov, né en Russie mais désormais de nationalité française.
La France "rejette catégoriquement ces allégations et appelle chacun à la responsabilité et au respect de la démocratie roumaine", a réagi le ministère français des Affaires étrangères dans un message sur X.
Les accusations visant Paris sont "totalement infondées" et "ne sont qu'une manœuvre de diversion face aux réelles menaces d'ingérences qui visent la Roumanie", a ajouté le Quai d'Orsay.
Pavel Durov, né en Russie et basé à Dubaï, a été arrêté en août dernier au Bourget et mis en examen pour complicité d'activités criminelles en France.
L'entrepreneur franco-russe a indiqué en mars être rentré à Dubaï avec l'autorisation de la justice française.
(Reportage de Reuters, version française Benjamin Mallet)
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