C'est, comme le rappelait le livre Les Territoires conquis de l'islamisme (PUF) dirigé par Bernard Rougier, une pratique en pleine expansion, mais très peu étudiée par les sociologues ou évoquée dans les médias. Si la roqya, exorcisme destiné à chasser les djinns, semble associée au folklore de l'islam traditionnel, c'est sous sa version salafiste qu'elle s'est répandue en France, associée à la hijama, ou médecine prophétique qui consiste notamment à appliquer des ventouses sur le corps du « patient ». Dans le formidable Louisa (éditions de la Goutte d'Or), la journaliste Lou Syrah ? un pseudonyme viticole ? s'est intéressée à la mort en 1994 d'une jeune fille à la suite d'un exorcisme de cinq heures à Roubaix. En enquêtant sur ce fait divers, l'autrice s'est aussi penchée sur sa propre histoire familiale, hantée par le tabou de la roqya. Un grand livre intime et sensible, qui ne juge pas les familles faisant appel à ses pratiques magico-religieuses, mais épingle l'influence néfaste de l'Arabie saoudite sur l'islam en France comme la complicité des autorités musulmanes locales. Entretien.Le Point : Pourquoi vous êtes-vous intéressée à la roqya, l'exorcisme islamique ?Lou Syrah : J'ai appris un jour qu'un très proche de ma famille avait été exorcisé. L'annonce est tombée un matin de la bouche de ma mère. Comme ça, de manière impromptue, au détour d'une phrase. J'étais sidérée. C'est trop violent, absurde....
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