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Retraites : l'intersyndicale appelée à durer malgré des tensions
information fournie par Boursorama avec Media Services 09/06/2023 à 14:15

Après des mois de mobilisation commune contre la réforme des retraites, les syndicats sont à un tournant.

Des représentants de l'intersyndicale à Matignon, le 5 avril 2023 ( AFP / BERTRAND GUAY )

Des représentants de l'intersyndicale à Matignon, le 5 avril 2023 ( AFP / BERTRAND GUAY )

Après des manifestations moins mobilisatrices mardi, l'intersyndicale où se font jour des dissensions ne devrait pas annoncer de nouvelle journée d'action contre la réforme des retraites, mais va s'efforcer de maintenir son unité autour de nouveaux combats.

"Il y a des rythmes différents. C'est un peu compliqué d'accorder les violons", a convenu mardi en marge de la manifestation parisienne Benoît Teste, secrétaire général de la FSU.

Signe de ce flottement, l'intersyndicale ne s'est pas réunie cette semaine, et n'a communiqué ni sur la journée de mardi, ni sur l'échec jeudi de la proposition de loi Liot visant à abroger la loi du 14 avril.

Les numéros un devraient échanger en début de semaine prochaine, avant une réunion de l'intersyndicale au siège de la CFE-CGC jeudi, suivie d'une conférence de presse.

Il est peu probable que ce soit pour annoncer une nouvelle journée de grèves et de manifestations. "Ca ne sera plus opérant, on ne sera pas suivi", a estimé jeudi sur franceinfo le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.

"Le texte a été promulgué (...) moi je n’ai pas envie de mentir à ces salariés qui se sont mobilisés (...) de leur dire on peut continuer comme ça et égrainer des journées de mobilisation pour finir par faire la démonstration d’une faiblesse", a-t-il expliqué.

Mercredi, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, qui a pris fin mars la succession de Philippe Martinez, n'avait pourtant pas exclu cette possibilité, refusant de dire à l'instar de M. Berger mardi que "le match est en train de se terminer".

"Laurent Berger il passe la main (le 21 juin à sa numéro 2 Marylise Léon, NDLR). C’était peut-être sa dernière manifestation à lui, en ce qui concerne l’intersyndicale nous allons nous réunir la semaine prochaine et nous allons débattre ensemble des suites", a-t-elle cinglé sur franceinfo .

"On va voir si Sophie Binet appelle à une mobilisation d’ici fin juin", a balayé M. Berger.

"Affichage de radicalité"

Un autre responsable syndical confirme sous couvert d'anonymat: "On ne va pas faire une journée de grève d'ici l'été", pointant chez Mme Binet un "affichage de radicalité, y compris pour appeler à des journées où il n'y a personne", lié aux équilibres internes de la CGT.

Autre sujet sur lequel les organisations pourraient adopter des postures différentes: la participation ou non à une "conférence sociale" à l'invitation de l'exécutif. Si le président de la CFTC Cyril Chabanier a jugé mardi que c'était "le bon moment pour négocier sur d'autres sujets", Frédéric Souillot (FO) "n'ira pas", ne voulant pas se prêter à une opération de "communication".

Ces divergences signent-elles la fin de l'intersyndicale ? Toutes les organisations s'en défendent, conscientes que le mouvement social a en partie puisé sa force dans son unité.

"Non, ce n'est pas la fin de l'intersyndicale", a dit M. Berger. "On a créé une force (...) La semaine prochaine on va se voir pour travailler ensemble à de propositions communes (...) et je crois qu’il faut utiliser la force qui a été la nôtre ces dernières semaines, ces derniers mois, pour justement obtenir des avancées concrètes sur la question des salaires, de la transition écologique, de l’égalité etc.", a-t-il dit.

Fin connaisseur des organisations syndicales, le consultant Pierre Ferracci ne doute pas que la CGT et la CFDT seront "attentives à ne pas lâcher le processus de l’intersyndicale qui leur a valu beaucoup de crédibilité", même si elles souhaiteront certainement "retrouver un peu d'autonomie".

Ce dans un contexte où le binôme Berger-Martinez, dont la bonne entente était une des clés de la réussite de l'intersyndicale, cède la place au duo Léon-Binet, où la concurrence va peut-être être plus vive.

Sophie Binet a "une forte personnalité, elle est intelligente, elle est courageuse (...) Elle a besoin de construire une unité, de fédérer les énergies dans sa maison et en même temps d’occuper l’espace. La connaissant elle va essayer d’aller reconquérir la première place", que lui a arrachée la CFDT en 2018, analyse M. Ferracci.

4 commentaires

  • 09 juin 14:53

    le début de la discorde ... les antagonismes vont revenir pour ne pas dire éclater !


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