( AFP / DAMIEN MEYER )
La rentrée est marquée par la hausse des fournitures scolaires : dans sa 38e enquête annuelle sur le coût de la rentrée en classe de sixième, la fédération nationale Familles de France constate une "forte hausse de 4,25% du coût des fournitures scolaires".
Très chère rentrée. Pour faire face à l'envolée des prix des fournitures scolaires, parents et associations cherchent la parade. Parmi les solutions : achats groupés, bourses solidaires, ou encore seconde main.
"Il est inutile de racheter ce qui est encore en bon état." Sur leur blog, les parents de l'école Exen de Schiltigheim (Bas-Rhin) en appellent au bon sens. Une étude de la Confédération syndicale des familles confirme que les ménages prévoient de dépenser 2,64% de moins pour la rentrée en étant plus attentifs au rapport qualité-prix et en réutilisant des fournitures des années précédentes.
La facture menace néanmoins de grimper. Dans sa 38e enquête annuelle sur le coût de la rentrée en classe de sixième, la fédération nationale Familles de France constate une "forte hausse de 4,25% du coût des fournitures scolaires" (208,12 euros contre 199,64 euros en 2021). La hausse frôle les 15% pour les articles de sport.
"L'inflation n'épargne pas l'école"
Pour la présidente de Familles de France, Chantal Huet, "dans un contexte de dépenses contraintes de plus en plus lourdes, les familles ont du mal à tenir leur budget. On n'est plus dans le pouvoir d'achat, on est dans le reste à vivre".
"L'inflation n'épargne pas l'école et concerne l'intégralité de la scolarité, des fournitures à la restauration", insiste Eric Labastie, secrétaire général de la FCPE, première organisation de parents d'élèves.
Par une circulaire du 30 juin, le ministère de l'Education nationale a demandé aux établissements scolaires de "s'attacher à produire des listes de fournitures raisonnables afin de limiter le coût financier pour les familles".
"Je demande vraiment le minimum", témoigne une institutrice de CM1 au Plessis-Bouchard (Val d'Oise), qui souhaite rester anonyme. "Le seul extra c’est une ramette de feuilles à photocopie parce que dans mon école, on est limité en paquets de feuilles. Cette année, leur prix a beaucoup augmenté et on risque d'avoir une dotation moindre".
L'ARS revalorisée
L'allocation de rentrée scolaire (ARS), versée sous conditions de ressources a été revalorisée de 4% (376,98 euros par enfant de 6 à 10 ans, jusqu'à 411,56 euros de 15 à 18 ans). Une aide "nécessaire et juste pour les dépenses de rentrée de plus de 3 millions de familles", a tweeté jeudi le ministre de l'Education Pap Ndiaye alors que ressurgit la polémique sur l'usage de cette allocation.
La revalorisation reste toutefois "en deçà de l'inflation" (6,1% en juillet selon l'Insee), déplore Jean Stellittano, secrétaire national du Secours populaire français, qui tire le signal d'alarme : "grâce à nos collectes, on fournit des kits scolaires aux plus démunis tous les ans. Cette année, on a des demandes de familles qui étaient sorties des aides du Secours et qui reviennent pour équiper leurs enfants".
A la tête de la FCPE dans le Pas-de-Calais, Karine Dupuis est assaillie d'appels à quelques jours de la rentrée: "des familles viennent d'avoir l'ARS et nous demandent s'il n'est pas trop tard pour commander un kit". La FCPE 62 gère un système d'achats groupés de fournitures "qui permet d'avoir des prix bien inférieurs à ceux du commerce".
Les friperies plébiscitées
Le recyclage et l'achat d'occasion sont en plein essor. "La rentrée est le moment où on rééquipe les enfants au niveau vestimentaire. Des familles se tournent vers nos friperies alors que d'habitude, elles s'équipaient dans du neuf", relève Jean Stellittano. "La demande est très forte dans nos bourses de vêtements et livres d'occasion organisées à la rentrée dans nos 44 fédérations départementales", confirme Chantal Huet.
Chez Beebs, plate-forme d'achat et revente en ligne de produits de seconde main pour enfants, "les ventes ont été multipliées par dix sur les articles et fournitures scolaires par rapport à 2021", relève le président et cofondateur Morgan Hilmi.
Une tendance liée, selon lui, "aux problématiques du pouvoir d'achat" mais aussi à une "prise de conscience de l'impact environnemental de la consommation". Aujourd'hui, "ça a moins de sens d'acheter du neuf", résume Morgan Hilmi.
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