Une rencontre entre les représentants de la Commission européenne et ceux de Shein est prévue ce vendredi, a annoncé un porte-parole de l'exécutif européen, alors que la plateforme chinoise de commerce est visée en France par une procédure de suspension après le signalement de poupées sexuelles et d'armes sur son site.
La Commission européenne peut enquêter sur les grandes plateformes en ligne en cas d'infraction au règlement européen sur les services numériques (DSA), ces plateformes ayant l'obligation de collecter et vérifier les informations sur les vendeurs tiers et de contrôler leurs places de marché (Marketplace) pour détecter d'éventuels produits non conformes.
"Cet après-midi, les services de notre Commission chargés du DSA prendront contact avec les représentants de Shein (…) nous aviserons ensuite et envisagerons les prochaines étapes possibles dans le cadre du DSA", a déclaré le porte-parole de l'exécutif européen.
Shein n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaires de Reuters.
Plus de 100.000 articles de la plateforme de vente en ligne chinoise Shein ont jusqu'ici été inspectés par les douanes françaises, a indiqué vendredi Amélie de Montchalin, la ministre chargée des Comptes publics, au lendemain d'une vaste opération de contrôle menée à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, en présence de la ministre.
Ces contrôles sont destinés à "avoir des éléments de preuve sur la non-conformité" pour alimenter la procédure de suspension, a expliqué Amélie de Montchalin, sur franceinfo, alors que le gouvernement a donné jusqu'à ce vendredi à Shein pour se mettre en conformité avec la législation hexagonale.
"Ce que je peux vous dire c'est que dans les contrôles que nous faisons tous les jours avec les douanes, 8 produits sur 10, hors textile, ne sont pas conformes", a-elle dit, sans préciser s'il s'agit exclusivement des produits de Shein.
S'exprimant sur BFM/RMC, le ministre du Commerce, Serge Papin, est également revenu sur cette opération à laquelle il a participé.
"Il y a des choses complètement aberrantes", a-t-il dit, citant par exemple 100 petits flacons de vernis à ongle "dont on ignore la provenance".
"On s'aperçoit qu'il y a beaucoup de choses qui passaient entre les mailles du filet. Il n'y a pas que Shein, donc le travail aujourd'hui que fait la DGCCRF et les douanes c'est sur l'ensemble des plateformes", a-t-il poursuivi.
La plateforme chinoise a dit avoir suspendu les activités de sa "marketplace" le temps de procéder à un examen exhaustif des produits vendus par des tiers et de vérifier qu'ils respectent ses propres normes ainsi que la législation française.
Le site de Shein était toujours accessible vendredi en France.
(Rédigé par Claude Chendjou, avec la contribution de Bertrand Boucey à Paris, Alessandro Parodi et Helen Reid à Bruxelles, édité par Blandine Hénault et Jean-Stéphane Brosse)

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