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Réforme des retraites : le point sur les stratégies de chaque camp avant une bataille risquée pour l'exécutif
information fournie par Boursorama avec Media Services 27/01/2023 à 14:13

Entre négociations chez LR, milliers d'amendements de la gauche pour tenir la "tranchée" et majorité qui redoute des frondeurs : chaque camp se prépare en vue de l'examen de la réforme des retraites en commission, à partir de lundi.

Elisabeth Borne, en octobre 2022, à l'Assemblée nationale ( AFP / ALAIN JOCARD )

Elisabeth Borne, en octobre 2022, à l'Assemblée nationale ( AFP / ALAIN JOCARD )

Le projet de loi portant la réforme des retraites va passer au grill de l'Assemblée nationale, à partir de lundi 30 janvier. Dans le même temps, la défiance grandit dans l'opinion. Selon une étude Elabe pour BFMTV publiée jeudi 26 janvier, le rejet du projet de réforme des retraites s'intensifie avec 72% des Français "opposés" au projet du gouvernement, soit une hausse de 6 points en une semaine, et de 13 points en deux semaines. A l'inverse, 27% (-7) y sont "favorables". Du côté de l'Assemblée nationale, les groupes parlementaires peaufinent leurs tactiques.

LR fait monter les enchères

A droite, les 62 députés LR savent le rôle pivot qu'ils peuvent jouer pour faire passer cette réforme. Mais des "mutins", comme Aurélien Pradié, menacent de ne pas soutenir le texte, à rebours du patron du parti Eric Ciotti et du président de groupe Olivier Marleix. "Ca nous arrange au fond", pour obtenir plus du gouvernement. "C'est un jeu dangereux", mais "nos mutins vont se rallier" si le projet de loi évolue, veut croire une source parlementaire.

Pour ceux entrés tôt sur le marché du travail, la droite réclame une retraite anticipée avec une durée de cotisation de 43 ans comme les autres, et pas de 44 ans comme la réforme le prévoit à ce stade pour un jeune ayant démarré à l'âge de 20 ans.

Les LR voudraient des modifications pour les carrières hachées des femmes, la pénibilité, les droits familiaux, une discussion sur la date d'entrée en vigueur de la réforme et une clause de revoyure.

Mais l'ambiance en circonscription pourrait peser à droite, surtout là où Marine Le Pen (RN) a fait de gros scores à la présidentielle. L'apparenté LR Pierre Cordier, député des Ardennes, "votera contre le texte en l'état actuel", car il est "purement comptable, pas assez humain".

A gauche, l'obstruction?

A gauche, les groupes de la coalition Nupes (LFI, PS, écologistes, communistes) affirment ne pas faire "d'obstruction" en évitant les amendements de pure forme, contrairement à la tactique menée par les Insoumis en 2020 et leurs dizaines de milliers d'amendements contre la précédente tentative de réforme des retraites.

Les députés de la Nupes ont tout de même déposé de très nombreux amendements en commission pour s'opposer en bloc au report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Certains autres pourraient être retirés. "On va adapter notre tactique au fur et à mesure, on veut que soit discuté l'article 7" sur l'âge, souligne l'insoumise Clémentine Autain.

Car le "véhicule législatif" choisi par le gouvernement, un projet de budget rectificatif de la Sécurité sociale, limite à vingt jours les débats en commission et dans l'hémicycle, avec le risque de ne pas aller au bout du texte avant sa transmission au Sénat.

Motion de rejet dans l'hémicycle, demande de référendum...: la coalition de gauche entend être le "miroir de la rue". "Si ça se tend dans la rue, on tendra dans l'hémicycle", prévient une source parlementaire. La Nupes veut afficher son unité, en pleine crise au PS et turbulences chez LFI.

Le RN fait bande à part

Comme la gauche, le RN demande un référendum sur la réforme. Les élus d'extrême droite vont combattre le report de l'âge légal, mais sans faire d'obstruction. Et ils ne vont pas dans les manifestations, car les syndicats "ont exprimé à plusieurs reprises qu'ils ne souhaitaient pas (y) voir les élus du Rassemblement national", a déclaré le patron du parti Jordan Bardella.

Le RN espère fragiliser encore un peu plus LR en fustigeant le soutien de la droite à la réforme. Jeudi, Marine Le Pen a appelé les électeurs de la majorité et de LR à "faire pression" sur leurs députés, car le vote "n'est pas joué".

Borne en appelle à "l'esprit d'équipage de majorité"

Mardi 24 janvier, la Première ministre a exhorté les parlementaires de la majorité à "faire vivre l'esprit d'équipage" et à rester "unis", alors que certains d'entre eux ont exprimé des dissonances sur le projet de réforme. "Chacune et chacun, à notre tâche, dans nos responsabilités, faisons vivre cet esprit d’équipage", a enjoint la cheffe du gouvernement dans ses voeux aux députés, sénateurs et eurodéputés du parti présidentiel Renaissance et des partis alliés Horizons et MoDem. Elle avait prévenu ces mêmes élus en septembre du "gros temps" à venir. "Aujourd’hui, face à ce vent fort, je crois qu’il est plus que jamais nécessaire d’être fidèles à nous-mêmes", a-t-elle jugé, selon la même source.

"Ce n'est vraiment pas le moment de trembler. Il faut qu'on avance en pack, solidaires", insiste pour sa part le MoDem Erwan Balanant. Dans le camp présidentiel, les députés sont priés de mettre en sourdine leurs divergences. "Pas une voix ne manquera au groupe Renaissance", a lancé la cheffe de file Aurore Bergé, alors que plusieurs élus de la majorité, comme Barbara Pompili ou Patrick Vignal, ne se satisfont pas du projet actuel.

Les propositions "disruptives" ont donc été rangées au placard, comme la suggestion du MoDem de rallonger d'une demi-heure le temps de travail hebdomadaire pour financer les retraites. Le MoDem doit "tenir ses troupes", peste une élue Renaissance. "On a déjà un contexte national difficile, du monde dans la rue, il faut mettre de l'énergie à tenir LR et s'éviter coûte que coûte ce genre d'accroc interne". Quelques abstentions sont redoutées, par exemple chez Horizons.

5 commentaires

  • 27 janvier 15:52

    L'enjeu est important, si la réforme ne passe pas, bye-bye Borne, camouflet terrible pour Macron 1er qui n'aura au final rien fait pendant 10 ans à part continuer de saccager l'éducation, la santé, la justice, inaction environnementale...bref le néant et le chaos c'était lui et pas l'autre


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