La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher s'était engagée à revaloriser la contribution versée par les marques de mode pour la fin de vie de leurs produits.

( AFP / DAMIEN MEYER )
La revalorisation à la hausse de la contribution que les marques de mode paient pour que soit assurée la fin de vie de leurs produits, une demande des acteurs de la collecte des textiles usagés, submergés par les volumes, a été officialisée jeudi 14 août par un arrêté ministériel.
Ce montant — ou éco-contribution fonctionnant sur le principe du "pollueur-payeur" — s'élève désormais à 223 euros par tonne de déchets textiles triés, sur une base de 250.000 tonnes triées, soit un soutien de 49 millions d'euros pour 2025. Auparavant, cette contribution versée aux acteurs de la collecte, du tri et du réemploi par l'éco-organisme Refashion s'élevait à 156 euros la tonne. En 2026, ce montant sera porté à 228 euros par tonne soit un soutien de 57 millions d'euros.
La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher s'était engagée en juillet à cette revalorisation, après que le réseau d'entreprises de tri de textiles usagés Le Relais a déversé des tonnes de vêtements devant plusieurs grandes enseignes (Decathlon, Okaïdi, Kiabi...) et interrompu la collecte sur ses bornes pour demander davantage de soutien pour la filière.
Ravages de la fast-fashion et des vêtements de mauvaise qualité
Son patron, Pierre Duponchel, accusait alors Refashion de vouloir "asphyxier la filière" de tri actuelle au profit des enseignes, qui ont parfois, comme Kiabi, lancé leur propre service de vente de vêtements de seconde main.
Les recettes de la filière s'érodent, les vêtements encore de bonne qualité étant désormais récupérés par les marques, ou vendus sur Vinted, et n'alimentant plus de fait les friperies solidaires permettant à ces professionnels du réemploi de survivre, qui ne se retrouvent qu'avec des habits de mauvaise qualité sur les bras.
La filière représente 3.000 emplois, dont 2.000 pour Le Relais. Le Relais demandait une revalorisation à 304 euros par tonne de vêtements triés. L'éco-organisme Refashion soulignait de son côté "la brusque chute des cours à l'export des textiles usagés triés, en Afrique majoritairement" — les Africains se tournant de plus en plus vers des vêtements neufs ou des fripes venant d'Asie. Chaque année, environ 270.000 tonnes de déchets textiles sont collectées en France et "60% des produits triés" sont revendus en fripe, dont 90% à l'étranger, selon le rapport 2023 de Refashion.
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