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Raphaël Glucksmann et Bernard Cazeneuve s'affichent pour rassembler la social-démocratie en vue de 2027
information fournie par AFP 16/11/2025 à 04:59

L'eurodéputé et leader de Place Publique (PP), Raphaël Glucksmann, à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 2 septembre 2025 ( AFP / Bertrand GUAY )

L'eurodéputé et leader de Place Publique (PP), Raphaël Glucksmann, à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 2 septembre 2025 ( AFP / Bertrand GUAY )

L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve s'affiche dimanche à Pontoise (Val-d'Oise) avec le leader de Place publique Raphaël Glucksmann, dans l'optique de raviver la flamme social-démocrate en vue de la présidentielle de 2027.

Alors que la gauche "unitaire", du PS aux Ecologistes, s'est réunie la veille à Trappes pour défendre une candidature commune à gauche, la sphère social-démocrate veut également affirmer ses ambitions pour 2027.

Bernard Cazeneuve, qui a quitté le PS en 2022 après l'alliance du parti à la rose avec La France insoumise et fondé son mouvement "La Convention", a rassemblé autour de lui l'ancien président socialiste François Hollande, la présidente PS d'Occitanie Carole Delga, et surtout celui qui a la faveur des sondages à gauche pour 2027, le leader de Place publique Raphaël Glucksmann.

"Bernard Cazeneuve les réunit en leur disant +rassemblons-nous+ mais pas +choisissons notre candidat+", explique le député David Habib, député Liot et ex-socialiste, membre de La Convention.

Tous ont en commun le refus d'une primaire de la gauche et une aversion pour le parti de Jean-Luc Mélenchon, qui prépare plus que jamais sa quatrième campagne présidentielle et tient le même jour un meeting près de Tours.

L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve parle au téléphone avant une cérémonie rendant hommage aux victimes du 13-Novembre devant le Stade de France à Saint-Denis, le 13 novembre 2025 ( POOL / Ludovic MARIN )

L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve parle au téléphone avant une cérémonie rendant hommage aux victimes du 13-Novembre devant le Stade de France à Saint-Denis, le 13 novembre 2025 ( POOL / Ludovic MARIN )

Pas question toutefois pour l'ancien Premier ministre de profiter de l'occasion pour se déclarer lui-même candidat, mais plutôt de poser les jalons d'un "programme de fond pour la France", avec plusieurs tables rondes au programme.

C'est "l'amorce d'un rassemblement que l'on cherche depuis quelque temps et qui me parait indispensable" face à une probable "union des droites", se réjouit le député Liot Harold Huwart, "ravi que des ponts s'organisent" entre Raphaël Glucksmann et Bernard Cazeneuve.

Car jusqu'à présent, le premier s'était tenu éloigné de l'ancien Premier ministre. Celui-ci avait pourtant lancé à plusieurs reprises un appel au rassemblement des sociaux-démocrates, proposant de fusionner son mouvement avec Place publique. Une invitation restée lettre morte.

Dimanche, "ça bouge" mais la fusion n'est "pas à l'ordre du jour", tempère l'entourage de Raphaël Glucksmann.

"Au lendemain des municipales, la présidentielle va commencer, il va y avoir le début de construction des rapports de force. Aujourd'hui, la temporalité c'est de montrer qu'il y a un espace qui se construit. On est dans le temps d'affirmation qui doit précéder toute éventuelle déclaration", ajoute le même proche de l'eurodéputé.

Raphaël Glucksmann veut incarner "une offre politique nouvelle" mais aussi s'ancrer politiquement en "embrassant l'héritage politique" de la social-démocratie, explique-t-on pour justifier sa présence.

- "Héritier" -

"Cette histoire, qu'on le veuille ou non, Hollande ou Cazeneuve en font partie. Raphaël Glucksmann ne veut pas être réduit à ça mais ne veut pas l'effacer non plus. Il se considère comme un héritier mais un héritier qui a aussi un droit d'inventaire", ajoute ce responsable de Place publique.

Dans l'entourage de Bernard Cazeneuve, on présente l'événement comme un "rassemblement de tous les républicains, sur des valeurs communes", et on insiste sur la volonté de mettre "une pression sur chacun des responsables politiques" présents, à commencer par Raphaël Glucksmann. "Penser que l'un d'entre eux peut l'emporter sans le soutien des autres est une hérésie", martèle David Habib.

L'eurodéputé n'a pas que des supporters parmi les proches de Bernard Cazeneuve: "Il n'est pas là dans les moments compliqués. On ne l'a pas entendu sur le budget, il a un mal de chien à entrer dans le combat politique national. C’est un problème quand on veut être président de la République", pointe le patron du Parti radical de gauche Guillaume Lacroix.

Pour les représentant de la gauche unitaire, réunis samedi à Trappes, Raphaël Glucksmann devrait rejoindre leur primaire en vue d'une candidature commune pour 2027, plutôt que de s'arrimer à Bernard Cazeneuve.

"Ca dit quelque chose de sa ligne. Il n'a pas choisi le cœur de la gauche", critique la députée Clémentine Autain, qui siège au sein du groupe écologiste.

Olivier Faure, le patron des socialistes, avec qui Place publique entretient une relation privilégiée, concède, sous forme de critique déguisée, qu'il a "le droit de vouloir incarner ce qu'il veut, si ça lui convient le mieux".

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