
RECORD D'ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE EN 2019
LONDRES (Reuters) - Les émissions de gaz à effet de serre ont atteint l'année dernière un niveau sans précédent et, si la tendance se poursuit, les objectifs que la communauté internationale s'est fixés pour limiter le réchauffement climatique ne pourront être atteints, selon un rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) publié mercredi.
Dans ses conclusions provisoires sur l'état du climat en 2020, l'Organisation météorologique mondiale avait déjà annoncé la semaine dernière que l'année qui s'achève était en passe de devenir la deuxième plus chaude jamais enregistrée.
Le mois de novembre a lui aussi été le plus chaud jamais enregistré, selon le Service Copernicus concernant le changement climatique (C3S) de l'Union européenne.
Dans son rapport annuel, le PNUE mesure l'écart entre les perspectives en matière de réduction des émissions et les besoins pour atteindre l'objectif fixé en 2015 dans le cadre de l'Accord de Paris.
Les signataires se sont engagés à faire le nécessaire pour limiter la hausse moyenne des températures à un niveau bien inférieur à 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux pré-industriels et de poursuivre les efforts pour limiter encore davantage l'augmentation de la température à 1,5 degré Celsius.
"En se fiant uniquement aux engagements climatiques actuels de l'Accord de Paris, les températures mondiales pourraient augmenter de 3,2°C au cours de ce siècle. Les températures ont d’ores et déjà augmenté de 1,1°C, faisant les premières victimes du climat dévastant ainsi des familles, des foyers et des communautés. Nous devons et pouvons limiter l’augmentation des températures à 1,5°C", souligne le PNUE.
"Il faut combler l'écart entre ce que nous disons que nous allons faire et ce que nous devons faire pour prévenir des niveaux dangereux de changements climatiques. Les gouvernements ne peuvent se permettre d'attendre", poursuit-il.
Les émissions ont, selon lui, augmenté en moyenne de 1,4% par an depuis 2010 et de 2,6% l'an dernier en raison notamment de la multiplication des feux de forêt, or il faudrait les réduire de 7,6% par an.
"Le monde a maintenant besoin d'engagements cinq fois plus importants. Les réductions requises sont ambitieuses, mais toujours possibles", ajoute l'organisation.
En ce qui concerne les émissions totales d'équivalent dioxyde de carbone (GtCO2e), elles ont atteint en 2019 le niveau record de 59,1 gigatonnes. Elles ont toutefois baissé cette année en raison de la crise du coronavirus.
La réduction des déplacements, de l'activité industrielle et de la production d'électricité devrait aboutir à une réduction de 7% des émissions en 2020, ce qui n'entraînera toutefois qu'une baisse de 0,01°C de la température d'ici 2050.
(Nina Chestney, avec Jean-Philippe Lefief à Paris)
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