L'impôt sur le bénéfice des sociétés de négoce de matières premières devrait générer "environ 900 millions" de francs suisses pour 2025.

( AFP / ODD ANDERSEN )
La Suisse a fortement revu à la baisse sa prévision de déficit pour 2025 grâce aux recettes fiscales générées par le négoce des matières premières, même si elle se montre prudente pour la TVA face au ralentissement de la croissance économique.
Pour 2025, le pays alpin a divisé par quatre sa prévision de déficit budgétaire pour la ramener à 200 millions de francs suisses (212 millions d'euros), contre 800 millions de francs de déficit attendu auparavant , selon un communiqué du Conseil fédéral (gouvernement) et de l'administration fédérale des finances.
Les prévisions pour les recettes fiscales ont "dépassé les attentes en 2024" et ont été rehaussées pour 2025, suite à "des recettes supplémentaires pour les années fiscales 2022 et 2023 provenant du canton de Genève et, plus précisément, des sociétés de négoce de l'énergie et des matières premières", selon ce communiqué. Elles ont "fortement" contribué à la hausse du produit de l'impôt sur le bénéfice, avec "environ 900 millions" attendus pour 2025, quantifie le communiqué.
La Suisse abrite de nombreuses sociétés de négoce dont beaucoup sont basées à Genève à l'instar notamment de Vitol ou encore de Trafigura, qui est basée à Singapour, mais dispose d'un important centre d'activités à Genève. D'autres sont basées dans le canton de Zoug, au centre de la Suisse, à l'image notamment de Glencore.
"Cette évolution étant due à l'augmentation des prix des matières premières, elle constitue un phénomène temporaire", souligne cependant le communiqué.
Les cours de nombreuses matières premières s'étaient envolés en 2022 à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, mais avaient ensuite reflué avec toutefois des épisodes de forte volatilité qui tendent à faire gonfler les transactions au niveau des sociétés de négoce.
Le gouvernement et l'administration fédérale des finances s'attendent en revanche à ce que le produit de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) s'avère "inférieur de 200 millions au montant prévu au budget", détaille le communiqué alors que les perspectives de croissance se détériorent.
La Suisse encaisse le coup des droits de douane
Mi-juin, le ministère de l'économie avait abaissé ses prévisions de croissance à 1,3% pour 2025 (contre 1,4% auparavant) et à 1,2% pour 2026 (contre 1,6% précédemment) au vu du climat d'incertitude persistant qui pèse sur l'économie mondiale.
Depuis, la Suisse a été sonnée par les droits de douane imposés par la Maison Blanche, qui les a relevé à 39%, contre 31% initialement prévu. "Pour l'heure, il est difficile de prédire comment les entreprises suisses réagiront", note le communiqué, qui explique que "les droits de douane américains se répercuteront sur les finances avec un décalage", même s'il ne devraient pas encore avoir de "conséquences marquantes" en 2025.
noo/vog/LyS
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer