Interrogé sur l'effort à fournir pour la défense nationale, François Villeroy de Galhau rappelle le rôle final de l'Etat dans les dépenses à consentir, et leur impact sur des déficits déjà dans le rouge.

Francois Villeroy de Galhau, à Davos, en janvier 2024 ( AFP / FABRICE COFFRINI )
"Il ne peut pas y avoir de nouveau quoi qu'il en coûte". Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a jugé que les pouvoirs publics ne pouvaient pas lâcher la bride des dépenses publiques pour financer l'industrie de défense dans le contexte économique et budgétaire dans lequel se trouve la France.
"Il ne peut pas y avoir de nouveau quoi qu'il en coûte. Il y a un effort légitime, mais il doit être mesuré, il doit être financé", a souligné le gouverneur sur BFM TV/RMC , jeudi 20 mars, alors qu'investisseurs et entreprises sont réunis jeudi au ministère de l'Economie pour réfléchir au financement de l'effort national de défense.
"C'est forcément de la dépense publique"
"Je crois qu'il faut un effort de défense. Ce n'est pas à moi de décider de sa taille, mais il est légitime pour que l'Europe retrouve la maîtrise de son destin militaire mais aussi économique", a affirmé François Villeroy de Galhau. Or cet effort de défense décidé dans un contexte global de réarmement de l'Europe face à l'attitude de Donald Trump vis-à-vis de la guerre en Ukraine intervient au moment où la France cherche à réduire son déficit public.
Pour le gouverneur, la réunion de jeudi à Bercy répond à "une première question: 'qui va prêter au début aux industries de défense ?'". "Mais la question plus difficile qui viendra ensuite, qui est plus difficile, c'est: 'Qui va payer à la fin ?'" , a poursuivi François Villeroy de Galhau.
"Et là la réponse est malheureusement claire, c'est forcément de la dépense publique: il n'y a que l'Etat qui puisse acheter le matériel militaire, ou payer la solde des militaires, etc", a souligné François Villeroy de Galhau, pour qui cette équation "pose de façon encore plus aiguë la question de la reprise de contrôle de nos finances publiques et de nos déficits".
Cette année, le gouvernement veut limiter le déficit public à 5,4% du PIB, contre environ 6% l'an dernier, et compte toujours le ramener en dessous de 3% en 2029, "malgré l'effort de défense accru", a indiqué le ministère de l'Economie mercredi. Avant sa réunion avec investisseurs et industriels de la Défense, Eric Lombard a annoncé un nouveau produit d'épargne, via un fonds public de 450 millions d'euros mobilisé par Bpifrance, pour financer l'effort de défense.
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