Unis dans la censure du gouvernement Barnier, les deux partis affichent désormais leurs divisions quant à leurs choix stratégiques.

Olivier Faure, le 31 août 2024, à Blois ( AFP / GUILLAUME SOUVANT )
"Il y a divergence, et je l'assume". Au lendemain de la chute du gouvernement Barnier, renversé par la motion de censure votée par 331 députés, Olivier Faure a pris acte jeudi 5 décembre de la distance séparant socialistes et insoumis quant à leurs orientations stratégiques pour "l'après-Barnier"
A l'antenne de France Inter , le patron du PS a indiqué ne pas suivre la ligne insoumise clamée par Mathilde Panot.
Ne pas rester dans la "protestation et le témoignage"
"Nous ne pouvons pas appliquer tout le programme, rien que le programme, selon la formule consacrée", a t-il lancé, en référence à la déclaration de Mathilde Panot. De quoi y voir une "rupture?". "Il y a divergence, et je l'assume". "En démocratie, on accepte le vote des Français (...). Les Français ont donné l'avantage à la gauche mais ne leur ont pas donné la majorité absolue. Nous devons nous en remettre au Parlement et accepter l'idée que nous ne pouvons pas faire adopter quoique ce soit sans aboutir à un compromis", a t-il défendu.
"Il vaut mieux parfois faire un pas qui n'est pas exactement celui qu'on avait prévu de faire, plutôt que de ne rien faire et rester dans la protestation et le témoignage. Je ne veux pas simplement témoigner, protester ou résister, je veux gouverner", a t-il encore ajouté.
Qui dès lors pour gouverner? "Il faut un Premier ministre de gauche qui dirige un gouvernement de gauche ouvert au compromis", a embrayé le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, demandant au socle commun de ne pas censurer ce gouvernement en échange d'une promesse de non-utilisation de 49.3 de sa part.
Vers la "rupture" au NFP?
Les Insoumis, eux, qui réclament surtout la démission d'Emmanuel Macron, rejettent fermement toute "forme d'alliance gouvernementale avec les macronistes" et s'exaspèrent de voir leurs alliés socialistes s'ouvrir au compromis. La cheffe des députés LFI Mathilde Panot a prévenu que l'accord mentionné par les socialistes serait "une rupture avec le Nouveau Front populaire".
L'idée de s'entendre, même a minima, avec des macronistes est une "chimère", abonde le coordinateur de LFI Manuel Bompard, pointant les nombreux points de désaccord, notamment sur la réforme des retraites, dont les Insoumis exigent l'abrogation.
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