Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Présidentielle en Bolivie: les deux visions du second tour pour redresser le pays
information fournie par AFP 26/08/2025 à 09:04

Des hommes lisent les unes des journaux sur l'élection présidentielle dans un kiosque à La Paz, le 18 août 2025 en Bolivie ( AFP / JORGE BERNAL )

Des hommes lisent les unes des journaux sur l'élection présidentielle dans un kiosque à La Paz, le 18 août 2025 en Bolivie ( AFP / JORGE BERNAL )

D'un côté, la promesse d'un virage radical, de l'autre, une approche plus mesurée. Quoi qu'il arrive, les deux candidats au second tour de la présidentielle en Bolivie, le 19 octobre, tous deux de droite, s'apprêtent à transformer un pays gouverné depuis vingt ans par la gauche.

Dans des entretiens séparés lundi à l'AFP, l'ancien président de droite Jorge Quiroga (2001-2002) et le sénateur de centre droit Rodrigo Paz détaillent leur programme s'ils sont élus le 19 octobre.

Tandis que Jorge Quiroga, 65 ans, promet une ouverture totale à l'économie de marché, Rodrigo Paz, 57 ans, écarte tout ajustement drastique.

Lors du premier tour, le 17 août, Rodrigo Paz a créé la surprise, alors qu'il ne figurait pas parmi les favoris, en arrivant en tête avec 32% des voix, contre 26,7% pour Jorge Quiroga.

Evolution en glissement annuel de l'indice de prix à la consommation en Bolivie, depuis 2008 ( AFP / Gustavo IZUS )

Evolution en glissement annuel de l'indice de prix à la consommation en Bolivie, depuis 2008 ( AFP / Gustavo IZUS )

Cette percée de la droite marque dans tous les cas la fin de vingt années de gouvernements socialistes, d'abord avec l'ancien président Evo Morales, aujourd'hui inéligible et visé par un mandat d'arrêt, puis avec le sortant Luis Arce, très impopulaire et qui a renoncé à se représenter.

La gauche, divisée, n'a pas réussi à se qualifier dans un contexte de grave crise économique marquée par une pénurie de dollars et de carburants.

Autrefois productrice de gaz, la Bolivie a pratiquement épuisé ses réserves de devises en raison de sa politique de subventions aux carburants. Le pays connait en outre une inflation annuelle qui a frôlé en juillet les 25%.

- Economie de marché -

Pour Jorge Quiroga, représentant du parti Libre, le pays fait face à "deux trous" : le déficit budgétaire et le déficit de la balance des paiements.

Le premier pourrait être réduit en mettant fin "au gaspillage et au vol", que représentent, selon lui, "les voyages, les indemnités journalières, les téléphones portables et les dépenses sans limite". Quant à la balance des paiements, "sans dollars, on ne peut pas importer de diesel et d'essence", estime-t-il.

L'ancien président et candidat à la présidentielle Jorge Quiroga lors d'une interview avec l'AFP, le 25 août 2025 à La Paz, en Bolivie ( AFP / Aizar RALDES )

L'ancien président et candidat à la présidentielle Jorge Quiroga lors d'une interview avec l'AFP, le 25 août 2025 à La Paz, en Bolivie ( AFP / Aizar RALDES )

Jorge Quiroga propose ainsi de "restructurer la dette" et de mettre en place des mesures pour attirer les investissements étrangers, notamment en renouvelant les traités bilatéraux et en concluant des accords de libre-échange.

L'objectif de ces mesures est de "renforcer les finances publiques" et de "garantir les devises nécessaires pour le fonctionnement du pays", tout en créant un environnement favorable aux investissements dans les secteurs stratégiques comme "les hydrocarbures, les mines et le lithium".

Concernant le lithium, dont la Bolivie est riche, il prévient que les accords conclus avec la Chine et la Russie par le président Arce ne seront "pas approuvés" s'il est élu, et promet que les investissements étrangers se feront " sans favoritisme ni décisions en coulisses".

- Processus de stabilisation -

De son côté, Rodrigo Paz évoque une "transition" en douceur. "Il y aura un processus de stabilisation, nous ne l'appelons pas ajustement", déclare-t-il.

Pour soulager l'économie, il écarte le recours aux crédits internationaux comme première solution, contrairement à son rival.

Rodrigo Paz, candidat à la présidentielle, lors d'une interview avec l'AFP à La Paz, le 25 août 2025 en Bolivie ( AFP / Aizar RALDES )

Rodrigo Paz, candidat à la présidentielle, lors d'une interview avec l'AFP à La Paz, le 25 août 2025 en Bolivie ( AFP / Aizar RALDES )

"Les gens comprennent qu'il faut d'abord mettre de l'ordre chez soi", assure-t-il, soulignant que la Bolivie doit d'abord assainir sa situation interne avant de recourir à des solutions extérieures.

Son plan de stabilisation prévoit en priorité une réduction de 60% du déficit budgétaire. Il entend également renforcer la lutte contre la corruption et la contrebande de carburants, afin d'économiser, selon lui, environ 1,2 milliard de dollars.

Le sénateur de Tarija (sud) promet par ailleurs de "réaligner" le taux de change, alors que le dollars se négocie au double du cours officiel sur le marché noir, et de mettre en place des incitations fiscales et financières pour rapatrier les devises vers le système bancaire national.

"Avec des mesures ciblées, il est possible d'alléger la pression inflationniste", assure le représentant du parti chrétien-démocrate (PDC).

Dans tous les cas, les deux rivaux ont promis "un changement", radical ou mesuré, dans ce pays andin de 11,3 millions d'habitants.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Manifestation pour une trêve à Gaza et la libération des otages, près du du kibboutz Amiad, dans le nord d'Israël, le 26 août 2025 ( AFP / Jalaa MAREY )
    information fournie par AFP 26.08.2025 11:49 

    Des centaines de manifestants réclamant la fin de la guerre à Gaza et le retour des otages se sont mobilisés mardi matin en Israël, avant une réunion du cabinet de sécurité prévue en soirée qui pourrait discuter d'une reprise des négociations en vue d'une trêve ... Lire la suite

  • Drapeau français au Palais de l'Elysée à Paris
    information fournie par Reuters 26.08.2025 11:32 

    PARIS (Reuters) -Le spectre d'une nouvelle crise politique en France secoue mardi les marchés financiers au lendemain de la décision de François Bayrou d'engager la responsabilité de son gouvernement sur la situation budgétaire du pays le 8 septembre devant le ... Lire la suite

  • Donald Trump, en Ecosse, le 27 juillet 2025 ( AFP / Brendan SMIALOWSKI )
    information fournie par AFP 26.08.2025 11:29 

    "Pas la tirelire du monde": le président américain Donald Trump a vigoureusement attaqué lundi les pays ou organisations régulant le secteur de la tech, les menaçant de droits de douane et de restrictions à l'exportation. S'il n'a pas cité directement l'Union européenne, ... Lire la suite

  • Les valeurs de la journée sur les marchés américains (Crédit: Scott Beale / Flickr)
    information fournie par Reuters 26.08.2025 11:27 

    Principales valeurs à suivre mardi à Wall Street, où les contrats à terme sur les principaux indices suggèrent une ouverture en baisse de 0,15% pour le Dow Jones .DJI et de 0,12% pour le Standard & Poor's 500 .SPX et le Nasdaq .IXIC : * GENERAL MOTORS GM.N

Pages les plus populaires