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Pour les patients souffrant de Covid long, le parcours de soins est "chaotique"
information fournie par Boursorama avec Media Services 08/11/2023 à 18:13

Dans un avis au gouvernement en début de semaine, le Covars (Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires) juge "insatisfaisante" la prise en charge de centaines de milliers de malades.

Un homme passe devant un laboratoire Covid-19 du CHU Saint-Jacques de Nantes, le 11 janvier 2023.  ( AFP / LOIC VENANCE )

Un homme passe devant un laboratoire Covid-19 du CHU Saint-Jacques de Nantes, le 11 janvier 2023. ( AFP / LOIC VENANCE )

Plus de trois ans après le début de l'épidémie de Covid-19, le syndrome post-Covid (SPC), communément appelé Covid long, affecte "plusieurs centaines de milliers" de personnes en France, et leur prise en charge reste "insatisfaisante", estime le Covars mercredi 8 novembre. Les sages suggèrent une série de mesures : "Il est indispensable que les décideurs politiques, les autorités sanitaires et les soignants prennent conscience de ce problème car plusieurs centaines de milliers de personnes souffrent encore de SPC dans leur quotidien en France".

Le syndrome post-Covid, ou Covid long, désigne la persistance de séquelles durables, plusieurs mois après l'infection par le virus. Pour cet organe consultatif, "les connaissances scientifiques ont beaucoup progressé", mais il reste "des questions persistantes concernant la définition du SPC, ses mécanismes, son diagnostic et son traitement".

En France, le Covid long a touché 4% des adultes soit 2,06 millions de personnes de plus de 18 ans, une petite proportion (1,2%) déclarant être fortement gênée dans ses activités quotidiennes, selon une étude de Santé publique France réalisée à l'automne dernier et dont les résultats ont été dévoilés en juin. La grande majorité des patients (90%) souffrant de Covid long voient cependant leurs symptômes lentement s'améliorer au bout de deux ans, les autres connaissant une amélioration rapide ou au contraire une persistance de leurs troubles, précise une étude publiée en mai par le Dr Viet-Thi Tran, épidémiologiste (Université Paris Cité / AP-HP), auprès de 2.197 patients de la cohorte "ComPare" souffrant de Covid long, suivis régulièrement.

Pas un trouble psychosomatique

Fatigue, toux, essoufflement, fièvre intermittente, perte du goût ou de l'odorat, difficultés de concentration, dépression... le Covid long se manifeste par un ou plusieurs symptômes parmi une longue liste, généralement dans les trois mois après l'infection, et persistant au moins deux mois. Des symptômes qui ne peuvent s'expliquer par d'autres diagnostics et ont un impact sur la vie quotidienne. Pour le Covars, il est certain que "cela a des conséquences sur des trajectoires individuelles et familiales mais aussi des répercussions sociales et économiques", comme du décrochage scolaire ou des arrêts maladie prolongés.

Or, la prise en charge est "à ce jour insatisfaisante, avec un parcours de soins chaotique". Le comité pointe "un manque de lisibilité de l’offre, une grande hétérogénéité géographique, un niveau de connaissances des professionnels de santé souvent insuffisant, et une tendance à la psychiatrisation des symptômes, dans un contexte général de pénurie médicale", explique le Covars. "Il s’agit d’une vraie maladie et le syndrome post-Covid (autre nom du Covid long) existe sur un plan organique, on est clairs là-dessus", insiste l’infectiologue Xavier Lescure, de l'hôpital Bichat à Paris, membre du Covars, pour le Parisien . Le Covid long "n’est pas un trouble psychosomatique", confirme le Pr Éric Guedj, chef du service de médecine nucléaire à l’hôpital de la Timone, à Marseille, également au quotidien.

La France à la traîne

Le Covars relève que les prises en charge sont "plus satisfaisantes dans les pays voisins et anglo-saxons". Il appelle à renforcer et restructurer le dispositif de soins du Covid long, à aborder "sous l’angle plus général des syndromes post-infectieux". Il suggère entre autres, sur le territoire, "des filières adaptées, financées et pérennes, pour assurer notamment des soins pluridisciplinaires, cliniques, physiques, psychologiques et sociaux". Le Covars plaide aussi pour "un plan de communication clair, rassurant, rationnel et fondé sur la science amenant les soignants, les patients et le grand public à prendre conscience du SPC en tant que menace post-infectieuse réelle". Il recommande enfin "un coup de projecteur" sur le Covid long chez certains enfants et adolescents , et d'"amplifier et élargir l’effort de recherche français".

Dans un communiqué mercredi, repéré par le Parisien , le ministre de la Santé Aurélien Rousseau assure le Covars de "son plein engagement pour apporter une réponse adaptée aux patients". Toujours selon le journal, La Haute Autorité de santé (HAS) doit présenter, d’ici la fin de l’année, des recommandations concernant le parcours de soins à proposer aux malades du Covid long.

2 commentaires

  • 08 novembre 20:16

    Il ne doit pas en dormir la nuit. Devinez ?


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