Aller au contenu principal
Fermer

Pétards, boules puantes et french cancan: une Nuit du bien commun mouvementée à Paris
information fournie par AFP 05/12/2025 à 12:19

Des manifestants opposés à la tenue de la Nuit du bien commun, à Nantes, le 5 juin 2025 ( AFP / Fred TANNEAU )

Des manifestants opposés à la tenue de la Nuit du bien commun, à Nantes, le 5 juin 2025 ( AFP / Fred TANNEAU )

Les célèbres Folies Bergère accueillaient un gala de charité pas comme les autres jeudi soir: la Nuit du bien commun, fondée par le milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin. Comme à chaque édition, des manifestants ont protesté contre cet événement selon eux "lié à l'extrême droite".

Sur scène, un huissier en costume rouge harangue les donateurs, accompagné d'un poussin jaune en guise de mascotte. Dans la rue, des manifestants s'égosillent pour conspuer les "milliardaires" et les "fachos". Entre ces deux mondes, quelques dizaines de CRS dissuadent toute tentative d'intrusion dans le fameux théâtre parisien.

Certains ont manifestement réussi à déjouer la vigilance des organisateurs. "Des attardés avec des boules puantes", lance un des animateurs de la soirée, tandis l'on ouvre les portes pour aérer la salle. Mais rien n'arrête la levée de fonds, les dons pleuvent par dizaines de milliers d'euros.

Pas même lorsque dehors résonnent pétards et feux d'artifices tirés par quelques opposants grimpés sur le toit du bâtiment. En accrochant, au passage, une banderole "Paris antifa" noire et blanche sur l'enseigne du prestigieux cabaret.

En catastrophe, les vigiles rentrent barrières, poteaux et cordons dans le hall envahi par les fumigènes, tandis que des policiers casqués s'élancent pour repousser les opposants. Les talkies-walkies grésillent, les agents de sécurité s'affairent en tous sens pour sécuriser les issues.

A l'intérieur, la fête continue, des danseuses en robes à froufrous tricolores entament un french cancan qui ravit les quelque mille spectateurs déjà chauffés à blanc. "Il y en a qui essaient de saboter cette soirée, mais on ne lâchera rien", s'époumone l'huissier en rouge, avant de faire huer les fauteurs de trouble.

Le spectacle doit continuer, les présentations d'associations s'enchainent: pour les "personnes atteintes d'autisme", les "jeunes en milieu rural", les "vacances de familles défavorisées" ou encore les "chiens d'assistance" pour "l'inclusion" des personnes handicapées. Toutes déductibles des impôts, toutes sélectionnées par la Nuit du bien commun.

- "Des gens extrêmement riches" -

Le concept, lancé en 2017, a déjà permis de lever plus de 28 millions d'euros - dont 8 millions cette année - pour 550 associations. "Elles sont toutes d'intérêt général, je vous mets au défi d'en trouver qui sont politisées", affirme Stanislas Billot de Lochner, co-fondateur aux côtés notamment de Pierre-Edouard Stérin.

Ce dernier, entré dans le champ politique depuis la révélation l'an dernier de son projet Périclès visant à "promouvoir" des "valeurs libérales et conservatrices", a quitté cet été le conseil d'administration de la Nuit du bien commun. Mais en reste un des mécènes, au travers d'une autre structure portant un nom similaire, le Fonds du bien commun.

Des graffitis au sol lors d'une manifestation contre la tenue de la Nuit du bien commun, un gala de charité fondé par le milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin, à Benon, en Charente-Maritime, le 24 septembre 2025 ( AFP / PHILIPPE LOPEZ )

Des graffitis au sol lors d'une manifestation contre la tenue de la Nuit du bien commun, un gala de charité fondé par le milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin, à Benon, en Charente-Maritime, le 24 septembre 2025 ( AFP / PHILIPPE LOPEZ )

Des liens pas totalement rompus, donc, qui sont la principale motivation des manifestants désormais systématiquement mobilisés contre ces événements, comme à Dijon mardi soir. Une pression qui pousse certaines associations à s'en retirer, comme à La Rochelle en septembre, voire à annuler des dates comme à Aix-en-Provence en octobre.

"Il faut combattre l'extrême droite sur son terrain", justifie Léo, 25 ans, croisé en début de soirée parmi la petite foule massée dans une rue étroite. Pour cet étudiant en sciences sociales, "la liberté d'expression a des limites, quand ils s'organisent pour développer l'homophobie et le racisme".

Sous les drapeaux de la CGT, SUD, LFI et Attac, ils sont 350 (selon une source policière) à scander "pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers" et "tout le monde déteste les milliardaires".

Slogans qui traduisent une inquiétude face "une extrême droite devenue puissante" avec l'aide de "gens extrêmement riches qui soutiennent une idéologie de la haine et de la division", martèle Emmanuelle Jollet, co-responsable du syndicat FSU dans la capitale.

Une dimension politique qui échappe à la plupart des participants. Comme Bruno, 55 ans, venu de Loire-Atlantique pour "voir du beau, du positif" et "de l'altruisme". Et si un milliardaire investit sa fortune dans une bataille politico-culturelle, "je ne vois pas du tout où est le problème", dit-il, "il fait ce qu'il veut de son argent".

3 commentaires

  • 12:55

    Des milices armées d'extrême gauche qui veulent définir le bien et le mal. Il y en aura toujours pour les soutenir quitte à se boucher le nez pour se protéger de la puanteur de leurs discours. C'est ainsi.


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

Pages les plus populaires