Les grèves perturbent considérablement l'approvisonnement en carburants en France.

Une station-service à sec à Marseille le 5 octobre 2022. ( AFP / Nicolas TUCAT )
Le gouvernement a demandé vendredi 7 octobre aux groupes pétroliers "des efforts" sur les salaires, afin de résoudre les grèves qui provoquent depuis plusieurs jours de graves problèmes d'approvisionnement en carburants en France, notamment chez TotalEnergies .
"J'appelle les entreprises concernées, qui, pour la plupart, ont quand même de bons résultats, à considérer aussi les demandes d'augmentation de salaire", a déclaré Olivia Grégoire, ministre déléguée aux Petites et moyennes entreprises , sur Franceinfo. "Nous attendons des entreprises (...) des efforts à l'endroit des salariés."
"Faciliter le dialogue social"
Les camions-citernes seront exceptionnellement autorisés à circuler dimanche en raison des "difficultés assez localisées mais importantes", a par ailleurs annoncé sur LCI le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, qui va réunir vendredi matin les fédérations des transporteurs "pour voir localement où on peut améliorer l'approvisionnement".
"Nous faisons tout pour que dans les prochains jours cette situation puisse se résorber" et le gouvernement est "en lien avec Total pour essayer de faciliter le dialogue social", a-t-il précisé.
La France pourrait "davantage" libérer de stocks stratégiques pour apaiser la situation, a ajouté M. Beaune.
Actuellement, 15% des stations-service sont concernées par un manque d'un ou plusieurs carburants, selon un chiffre cité par plusieurs ministres, en raison principalement d'une grève pour les salaires dans des raffineries de TotalEnergies, mais aussi de la remise à la pompe de 20 centimes accordée depuis le 1er septembre par le groupe, en sus de la ristourne de l'Etat.
"On ne doit pas paniquer", a de son côté assuré le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, lui aussi interrogé sur ces ruptures d'approvisionnement qui touchent toute la France, en particulier les Hauts-de-France.
Pas de manque de carbirants à attendre
"Nous ne sommes pas sur le point de manquer de carburant", a-t-il affirmé sur BFMTV et RMC, ajoutant que le gouvernement est "extrêmement attentif à ce que ce mouvement social trouve une solution le plus rapidement possible".
"On n'est pas là pour embêter les gens, on est là pour montrer à Total le mécontentement des salariés parce qu'il y a pas de partage des richesses" , a expliqué sur RMC Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité d'entreprise européen de TotalEnergies, évoquant l'annonce par le groupe du versement d'un dividende exceptionnel supplémentaire de 2,6 milliards d'euros à ses actionnaires.
"On donne beaucoup aux actionnaires, mais on oublie complètement les salariés", a-t-il accusé. "Il y a des profits mirobolants et on ne veut pas compenser l'inflation."
De son côté, TotalEnergies n'a pas fait de point de situation sur l'impact du conflit social sur ses stations, se contentant de dire à l'AFP jeudi que la situation était "stable".
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