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Pays-Bas : immigration, sortie de l'UE, énergie... Quel est le programme anti-europen et islamophobe de Geert Wilders et son parti ?
information fournie par Boursorama avec Media Services 23/11/2023 à 13:43

Le PVV (Parti de la liberté) a remporté 37 des 150 sièges au Parlement, plus du double que lors du scrutin de 2021, selon des résultats presque complets.

Le chef du Parti pour la liberté (PVV) Geert Wilders arrive à une réunion post-électorale à la Haye le 23 novembre 2023.  ( AFP / JOHN THYS )

Le chef du Parti pour la liberté (PVV) Geert Wilders arrive à une réunion post-électorale à la Haye le 23 novembre 2023. ( AFP / JOHN THYS )

Quels sont les grandes lignes du programme électoral de Geert Wilders, d'un gel du droit d'asile à un référendum sur l'appartenance à l'Union européenne, en passant par une hausse de la production de pétrole et gaz ? Celui qui est parfois qualifié de "Trump néerlandais" et son parti d'extrême-droite ont remporté, selon les sondages sortie des urnes, une claire victoire aux élections législatives néerlandaises de mercredi 22 novembre, qui fait l'effet d'une bombe politique dans le royaume.

N'hésitant pas à traiter les Marocains de "racailles" ou à proposer des concours de caricatures du prophète Mahomet, Geert Wilders a bâti sa carrière en livrant bataille contre ce qu'il nomme une "invasion islamique" de l'Occident. Ni ses démêlés avec la justice - qui l'a reconnu coupable d'insultes envers des Marocains - ni les menaces de mort à son encontre - qui le font vivre sous protection policière depuis 2004 - ne l'ont découragé. Geert Wilders a adouci sa rhétorique anti-islam et populiste pendant la campagne, se concentrant sur d'autres préoccupations des électeurs que l'immigration, comme la crise du coût de la vie. Il s'était également dit prêt à mettre de côté ses opinions sur l'islam pour gouverner.

Au lendemain de sa victoire, il a déclaré aux journalistes qu'il souhaitait être "Premier ministre de tous les Néerlandais" et qu'il "travaillerait dur avec d'autres partis" pour former une coalition. Mais le manifeste du PVV conserve son ton xénophobe. Il propose le rétablissement du contrôle aux frontières néerlandaises, la détention et l'expulsion des immigrants illégaux, le renvoi des demandeurs d'asile syriens et la réintroduction des permis de travail pour les travailleurs intra-UE. Son manifeste dit également que "les Pays-Bas ne sont pas un pays islamique. Pas d'écoles, de corans et de mosquées".

Reste à voir s'il parviendra à attirer suffisamment de soutien de la part des autres partis politiques pour former une coalition viable en tant que Premier ministre. Les résultats des législatives ne sont que le prélude à des mois de discussions, le système politique fragmenté contraignant les partis à négocier pour faire émerger une coalition de gouvernement.

• Tour de vis sur l'immigration

Le PVV propose un "gel de l'asile" et "une politique d'immigration généralement plus restrictive" , ainsi qu'une dérogation aux règles européennes en matière d'asile et de migration. Le parti souhaite rétablir les contrôles aux frontières néerlandaises, en refoulant les demandeurs d'asile qui tentent d'entrer aux Pays-Bas en provenance de "pays voisins sûrs". Les immigrants illégaux seront arrêtés et expulsés. Les Syriens titulaires de permis d'asile temporaires se verront retirer leur permis car "certaines parties de la Syrie sont désormais sûres". Les réfugiés titulaires d'un permis de séjour le perdront "s'ils partent en vacances dans leur pays d'origine". Les ressortissants de l'UE auront besoin d'un permis de travail et le nombre d'étudiants étrangers sera réduit.

• "Moins d'islam aux Pays-Bas"

"Avec une réduction de l'afflux (des demandeurs) d'asile et de l'immigration vers les Pays-Bas, l'islamisation de notre pays sera également réduite", indique le programme électoral du PVV. "Les Pays-Bas ne sont pas un pays islamique : pas d'écoles musulmanes, de corans et de mosquées". "Nous voulons moins d'islam aux Pays-Bas et nous y parviendrons grâce à : moins d'immigration non occidentale et une arrêt général de l'asile". Il prévoit aussi "l'interdiction de porter le foulard islamique dans les bâtiments gouvernementaux."

• Référendum sur la sortie de l'UE

Le PVV veut "des Pays-Bas souverains, des Pays-Bas responsables de leur propre monnaie, de leurs propres frontières et qui établissent leurs propres règles". Par conséquent, le parti rejette toute forme "d'union politique" comme l'UE – "une institution qui s'approprie de plus en plus de pouvoir, accapare l'argent des contribuables et nous impose des diktats".

"Le PVV veut un référendum contraignant sur le Nexit", une potentielle sortie des Pays-Bas de l'UE. En attendant un tel référendum, les Pays-Bas souhaitent devenir un bénéficiaire net des fonds européens, et non un contributeur net.

Le parti rejette également toute nouvelle expansion de l'UE et souhaite rétablir son droit de veto à Bruxelles. Enfin, le PVV veut retirer le drapeau européen des bâtiments gouvernementaux. "Nous sommes aux Pays-Bas. Ici, seul le drapeau national flotte."

• Soutien d'Israël

"Notre principe directeur est le suivant : agir dans l'intérêt des Pays-Bas et des Néerlandais. Notre propre pays passe avant tout". Le PVV est un "grand ami de la seule véritable démocratie du Moyen-Orient : Israël" , indique le manifeste. "Les relations avec Israël seront renforcées, entre autres, en déplaçant notre ambassade à Jérusalem". Geert Wilders s'engage à fermer la représentation néerlandaise à Ramallah, siège de "l'autorité palestinienne corrompue". Les relations diplomatiques seront rompues "immédiatement" avec les pays appliquant la charia et d'où les députés néerlandais ont reçu des menaces de mort.

• Pas lieu de paniquer face à la montée du niveau de la mer

"Cela fait des décennies qu'on nous fait craindre le changement climatique (...) Nous devons arrêter d'avoir peur", indique le manifeste du PVV. Selon le document, les Néerlandais disposent des meilleurs ingénieurs hydrauliques au monde et il n'y a pas lieu de paniquer face à la montée du niveau de la mer.

Le manifeste appelle à davantage d'extraction de pétrole et de gaz de la mer du Nord et au maintien des centrales électriques au charbon et au gaz ouvertes. "Le PVV est également favorable à la construction rapide de nouvelles centrales nucléaires."

6 commentaires

  • 23 novembre 15:30

    Un article a charge et d'une belle neutralite comme dab, quelle surprise...


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