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Panifous (Liot), membre de l'opposition, aux Relations avec le Parlement
information fournie par AFP 12/10/2025 à 23:49

Laurent Panifous, le 10 octobre 2025, à Paris ( AFP / Ludovic MARIN )

Laurent Panifous, le 10 octobre 2025, à Paris ( AFP / Ludovic MARIN )

Laurent Panifous, socialiste suspendu par son parti, président du groupe indépendant Liot à l'Assemblée, a été nommé dimanche ministre des Relations avec le Parlement.

Une nomination surprise, ne serait-ce que parce que son groupe parlementaire est à ce stade... dans l'opposition, et devra donc clarifier sa position vis-à-vis du gouvernement.

Il succède au député macroniste Mathieu Lefèvre, nommé il y a une semaine seulement, et qui est désormais chargé de la Transition écologique.

"Je ne le fais ni pour faire le beau, ni pour mon CV, je risque plutôt l'excommunication et la fin de ma carrière politique", a déclaré M. Panifous aux députés de son groupe dans la soirée de dimanche, via un message sur leur boucle interne annonçant son entrée au gouvernement. Une annonce mal accueillie, au moins sur le coup, par certains d'entre eux.

Il y avait bien eu quelques signes avant-coureurs: le député de la deuxième circonscription de l'Ariège avait étonnamment participé dans la semaine à une réunion à Matignon avec les quatre chefs de groupe du "socle commun", allant de Renaissance à LR.

"Je ne partage pas les idées de la macronie, pas plus aujourd'hui qu'hier", a affirmé le futur ministre à ses troupes, invoquant le temps "venu de tout essayer pour éviter le chaos politique qui suivra si ce gouvernement échoue" dans sa quête de faire passer un budget pour 2026.

Un avenir que le ministre délégué auprès de Sébastien Lecornu devra s'employer à conjurer à l'Assemblée. Et si le RN et LFI ont déjà prévu de déposer leurs motions de censure, les espoirs de survie passent par le Parti socialiste, dont M. Panifous est suspendu "depuis trois ans".

- "Nouvelle manière" -

Député depuis 2022, il était entré à l'Assemblée nationale avec le soutien de la patronne socialiste de la région Occitanie Carole Delga, et, hostile à l'alliance de gauche Nupes, avait bénéficié d'un report de voix d'électeurs anti-Mélenchon.

Mais la natif de Foix (Ariège) reste intéressé par l'avenir du parti et a même signé le texte d'orientation de Nicolas Mayer-Rossignol, opposant à Olivier Faure lors du dernier Congrès.

L'exécutif a-t-il choisi quelqu'un qui aura des relais chez certains socialistes ?

"Il serait inquiétant que la stratégie du gouvernement soit de chercher des +relais+ avec nous. Il leur suffit juste de lire le contre-budget" socialiste, évacue une source au groupe.

Cet ex-directeur d'Ehpad, âgé de 48 ans, a été maire du village du Fossat et président de la communauté de communes Arize-Lèze.

Inconnu du grand public et peu expansif à l'Assemblée nationale même s'il intervient régulièrement au nom de son groupe, notamment sur des sujets de santé, il pousse les portes du "MRP" en pleine période de crise politique.

"On vit peut-être le début d'une nouvelle manière de faire de la politique (...) S'il n'y a pas de majorité absolue en 2027, ce qu'on fait aujourd'hui sera utile", disait-il déjà fin septembre.

Aujourd'hui, il assure être entré au gouvernement parce qu'Emmanuel Macron a accepté "de bouger sur le 49.3, sur la fiscalité des plus fortunés, sur la valorisation du travail, et depuis vendredi sur les retraites".

En 2023 il avait co-signé une proposition de loi avec la gauche pour "affirmer que l'âge légal de départ à la retraite ne peut être fixé au‑delà de 62 ans", en réponse à la réforme Borne repoussant l'âge de départ à 64 ans.

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