
Mathieu Lefèvre, le 8 juillet 2024, à Paris ( AFP / Bertrand GUAY )
Cadre macroniste sur les sujets budgétaires, proche de Gérald Darmanin, le député Mathieu Lefèvre a été nommé dimanche ministre délégué chargé de la Transition écologique, un portefeuille aux marges de manœuvre financières réduites malgré l'urgence climatique.
A 38 ans, le natif de Créteil, élu député du Val-de-Marne en 2022, rentre une nouvelle fois au gouvernement, une semaine après sa nomination comme ministre éphémère en charge des Relations avec le Parlement, avec la délicate tâche de trouver des terrains d'entente à gauche.
C'est désormais sur un autre terrain que le trentenaire, chantre de la politique de l'offre et de la fin des 35 heures, est envoyé, aux côtés de la ministre de la Transition écologique, de la biodiversité et des négociations internationales sur le climat et la nature Monique Barbut.
L'ancienne locataire de l'hôtel de Roquelaure, Agnès Pannier-Runacher, a dû batailler contre les coupes budgétaires qui menaçaient son ministère, allant jusqu'à mettre sa démission dans la balance. Sur d'autres dossiers, comme la loi Duplomb sur l'agriculture, elle a assisté, non sans protestations, à plusieurs reculs préjudiciables à l'environnement.
"La transition écologique est l'affaire de tous les Français dans leur quotidien. J'aurai à cœur de la rendre concrète et populaire sous l'autorité de Monique Barbut et aux côtés de Catherine Chabaud (ministre déléguée, chargée de la mer et de la pêche NDLR)", a affirmé dimanche le ministre sur le réseau social X.
En tant que député, Mathieu Lefèvre a voté contre la loi Duplomb et s'est montré favorable au maintien d'une forme de zones à faibles émission (ZFE) réservées aux véhicules les moins polluants, un dispositif que l'Assemblée nationale a abrogé.
Membre de la commission des Finances depuis son élection, Mathieu Lefèvre y avait déjà fait ses classes de 2011 à 2017, en tant qu'assistant parlementaire de Gilles Carrez (LR), rapporteur général du budget, puis président de la commission des Finances.
C'est Gérald Darmanin, alors chargé des Comptes publics, qui le fait venir à Bercy puis au ministère de l'Intérieur. Il fait toujours partie de ceux qui œuvrent en coulisses, sur le fond et la forme, à tracer un chemin pour le ministre de la Justice qui se verrait bien un jour à l'Elysée.
Réélu après la dissolution, ce diplômé de la Sorbonne en sciences politiques et de l'Ecole supérieure de commerce de Paris (ESCP), a également officié en tant que co-rapporteur de la commission d'enquête sur les raisons du dérapage du déficit public, lancée par l'Insoumis Eric Coquerel.
Avec un tropisme régalien, intervenant régulièrement sur les sujets de sécurité ou d'immigration, il se confronte très souvent dans l'hémicycle aux Insoumis et au Rassemblement national.
Président du groupe d'amitié France-Israël à l'Assemblée, il a aussi connu plusieurs passes d'armes avec les Insoumis sur le 7-Octobre et la guerre à Gaza, ces derniers lui reprochant un positionnement trop pro-israélien. Lui rétorque qu'il critique le gouvernement Netanyahu et plaide pour la solution à deux Etats.
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