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Où est passé "l'argent public qu'on leur a donné" : Michel Barnier interpelle Auchan et Michelin après les annonces de plans sociaux
information fournie par Boursorama avec Media Services 06/11/2024 à 10:43

"Nous allons poser des questions et nous verrons si cet argent a été bien ou mal utilisé pour en tirer les leçons", a prévenu le Premier ministre.

Michel Barnier à Paris, le 22 octobre 2024. ( AFP / ALAIN JOCARD )

Michel Barnier à Paris, le 22 octobre 2024. ( AFP / ALAIN JOCARD )

Fermetures d'usines, plans sociaux : le distributeur Auchan et l'équipementier automobile Michelin ont annoncé à eux deux plus de 3.600 suppressions d'emplois en France , mardi 5 novembre, provoquant la colère chez les salariés concernés, mais aussi des interrogations chez les pouvoirs publics. Le Premier ministre Michel Barnier a notamment dit vouloir "savoir" ce que lesdeux groupes ont fait "de l'argent public qu'on leur a donné".

"Je ne suis pas fier (...) d'une politique qui détruirait des emplois, jamais", a déclaré le chef du gouvernement devant l'Assemblée nationale, disant avoir "le souci de savoir ce qu'on a fait dans ces groupes de l'argent public qu'on leur a donné".

"Je veux le savoir. Et donc nous allons poser des questions et nous verrons si cet argent a été bien ou mal utilisé pour en tirer les leçons" , a-t-il développé, en réponse à une question sur le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) dont ont profité Auchan et Michelin lorsqu'il existait encore.

Joint par l' AFP , Auchan a rétorqué que "la réduction de charges annuelle de 83 millions accordée au titre du CICE entre 2013 et 2018 a été intégralement utilisée pour les objectifs ciblés par ce dispositif", notamment la redistribution "du pouvoir d'achat à ses collaborateurs." L'entreprise indique par ailleurs avoir payé 258 millions d'impôts et de taxes et 607 millions d'euros de "charges sociales pour la part patronale au seul titre de 2023".

De son côté, Michelin a rappelé à l' AFP ne plus toucher le CICE, transformé en 2019 en baisse durable de cotisations sociales. Le fabricant de pneumatiques a par ailleurs indiqué avoir reçu de l'État, en 2023, 42 millions d'euros, essentiellement par le biais du Crédit d'impôt recherche , qu'elle juge "très important" pour "rendre les chercheurs compétitifs".

"Un certain esprit d'intérêt national partagé"

Mercredi, la porte-parole du gouvernement a assuré que l'État ne demanderait pas le remboursement des aides publiques. "Il n'est pas question aujourd'hui de demander aux uns et aux autres de rembourser, ce n'était pas le contrat de départ. Mais c'est normal qu'il y ait de la transparence et un certain esprit d'intérêt national partagé" , a déclaré Maud Bregeon sur RTL . "Quand on aide massivement le secteur économique, on est en droit lorsque le contexte devient plus difficile d'attendre une forme de réciprocité", a-t-elle estimé.

Mardi, Michel Barnier a dit être "en désaccord" avec la décision du groupe automobile Michelin de fermer ses sites de Vannes (Morbihan) et Cholet (Maine-et-Loire), où travaillent au total 1.254 salariés. Il a indiqué avoir rencontré son PDG, Florent Menegaux, "il y a quelques jours". Le distributeur Auchan prévoit pour sa part de supprimer 2.389 emplois via notamment la fermeture d'une dizaine de magasins , pour tenter de se relancer après plusieurs exercices compliqués.

Le Premier ministre a souhaité que ces groupes puissent "travailler avec le tissu local, les élus locaux (...), les syndicats, le patronat local, les chambres de commerce" pour "mettre (...) ensemble tous les outils dont nous disposons pour accompagner individuellement chacun des salariés et accompagner ces territoires dans la possibilité de reconversion".

"Nous devons créer ou recréer de l'emploi industriel, comme maintenir l'emploi agricole dans notre pays", a encore martelé le chef du gouvernement, en évoquant la création début 2025 d'un "livret d'épargne industriel", ainsi que des "réponses européennes" avec "moins de naïveté" face à la concurrence étrangère "pas toujours loyale" .

Dans un communiqué, le leader communiste Fabien Roussel a appelé "à un moratoire sur les plans de licenciement".

"Notre industrie est engluée dans une crise structurelle, notamment sur la question énergétique", a poursuivi le numéro un du PCF, estimant que "le gouvernement peut immédiatement baisser de 30% le prix de l'électricité pour nos entreprises, comme pour les ménages" , en "sortant du marché européen de l'énergie, mais aussi de se donner réellement les moyens de développer notre production nucléaire".

L'argument a été partagé par Marine Le Pen (RN), qui a dénoncé "l'échec total d'Emmanuel Macron à enrayer la désindustrialisation de notre pays". Elle a également réclamé une baisse des "impôts de production" et la sortie "des règles européennes de fixation des prix de l'énergie" en évoquant "l'avantage compétitif que devrait nous procurer notre production nucléaire".

31 commentaires

  • 06 novembre 21:18

    paspil : cela signifierait alors de renvoyer chez eux plein de personnes. Il en faut des c---s et du courage pour cela, ce qui manque cruellement chez la plupart des députés.


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