
( AFP / MIGUEL MEDINA )
Le gouvernement britannique a annoncé mardi sa "décision finale d'investissement" dans la future centrale nucléaire britannique de Sizewell C, dans l'est de l'Angleterre, qui coûtera environ 38 milliards de livres (presque 45 milliards d'euros) aux côtés d'investisseurs privés dont l'énergéticien public français EDF.
Cette future centrale est un projet clé pour la sécurité énergétique britannique et le gouvernement britannique "fait les investissements nécessaires pour ouvrir un nouvel âge d'or au nucléaire", a assuré le ministre de l'Energie Ed Miliband dans un communiqué.
Londres a déjà alloué presque 18 milliards de livres à ce projet à la mise en oeuvre laborieuse et s'activait depuis des mois en coulisses pour chercher d'autres partenaires privés et boucler le financement d'un projet qui voit son coût s'envoler encore d'au moins 8 milliards de livres par rapport aux précédents chiffrages.
Le gouvernement sera le premier actionnaire, avec 44,9%, devant la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ, 20%), le groupe énergétique britannique Centrica (15%) et le fonds d'investissement britannique Amber Infrastructure (7,6%). EDF avait déjà annoncé au début du mois sa participation de 12,5%.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités. C'est aussi une façon d'atteindre ses ambitions climatiques, en complément des immenses champs d'éoliennes construits en mer.
Sizewell C, qui verra sortir de terre deux réacteurs nucléaires de nouvelle génération de type EPR, est porté par le groupe français, qui gère déjà le vieillissant parc nucléaire britannique et construit en parallèle une autre centrale nucléaire, Hinkley Point C, dans le sud-ouest de l'Angleterre.
Le prix de 38 milliards de livres annoncé mardi représente une forte hausse par rapport au précédent chiffrage officiel de 20 à 30 milliards (que de nombreuses sources jugeaient dépassé). Mais il est environ 20% plus faible qu'Hinkley Point C, fait valoir le gouvernement britannique.
Alors qu'EDF détient 72,6% d'Hinkley Point C, des critiques se sont élevées au Royaume-Uni pour pointer la part jugée trop importante du financement qui pèsera sur le contribuable britannique dans la nouvelle centrale Sizewell C.
Mais en France, où la relance de la filière a été actée par le gouvernement, on surveille de près les dépenses d'EDF, une entreprise 100% publique. Les sommes astronomiques et les dérapages de budgets associés aux projets nucléaires d'EDF au Royaume-Uni font grincer des dents.
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