Le Kazakhstan est de loin le premier producteur mondial d'uranium, avec 43% de la production en 2022, ainsi que le troisième fournisseur d'uranium naturel à l'Union européenne.

( AFP / OLGA MALTSEVA )
L'entreprise étatique kazakhe Kazatomprom a annoncé mardi 17 décembre le retrait du géant russe du nucléaire Rosatom de projets d'extraction d'uranium au Kazakhstan. C'est une entreprise chinoise qui va récupérer la mise, nouvelle illustration du rôle de plus en plus incontournable de Pékin en Asie centrale au détriment de Moscou, puissance régionale historique.
"Kazatomprom annonce le retrait de son partenaire russe de certaines co-entreprises", selon un communiqué de la plus grande entreprise minière d'uranium au monde, qui exploite ce métal sur 26 sites au Kazakhstan, pays grand comme cinq fois la France bordant la Russie et la Chine. "Uranium One Group, qui fait partie de Rosatom, a vendu 49,979% de ses parts à Astana Mining Company, dont le bénéficiaire ultime est une entreprise chinoise, State Nuclear Uranium Resources Development " (SNPTC), poursuit le communiqué. D'après la même source, "il est prévu qu'Uranium One Group vende 30% de sa participation aux capitaux de Khorasan-U et de Kyzylkum LLP à China Uranium Development Company Limited, dont le bénéficiaire ultime est la China General Nuclear Power Corporation ".
43% de la production mondiale
Kazatomprom, qui extrait sur d'autres gisements de l'uranium avec des entreprises françaises (avec Orano via la co-entreprise Katco), canadiennes ou encore japonaises, précise conserver une participation identique dans les trois cas.
Le Kazakhstan est de loin le premier producteur mondial d'uranium, avec 43% de la production en 2022 (21.227 tonnes), selon les derniers chiffres de l'Association nucléaire mondiale, ainsi que le troisième fournisseur d'uranium naturel à l'Union européenne.
Le départ du géant russe Rosatom au profit d'entreprises chinoises symbolise la puissance économique grandissante de Pékin, désormais incontournable dans les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale , où la Russie, partenaire historique, est concurrencée.
Kazatomprom a par ailleurs annoncé mardi avoir "lancé un programme d'exploration à grande échelle" et obtenu en 2024 quatre licences pour l'exploration de sites dont les réserves sont estimées à plus de 180.000 tonnes d'uranium. Richissime en uranium, le Kazakhstan souffre de déficit énergétique et va construire une centrale nucléaire près du lac Balkhach (sud), un projet pour lequel sont sur les rangs la Chine, la Russie, la France et la Corée du Sud.
9 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer