
Le ministre des Outre-mer Manuel Valls (C), le Haut commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie Jacques Billant (à sa droite), lors d'une rencontre avec les responsables provinciaux et les maires du territoire, le 20 août 2025 à Nouméa.and members of his delegation during a meeting with provincial presidents and mayors of New Caledonia at the High Commission in Noumea, in the French overseas collectivity of New Caledonia, on August 20, 2025. Valls is in New Caledonia in an attempt to rescue the Bougival agreement. The Kanak and Socialist National Liberation Front (FLNKS), New Caledonia's main pro-independence movement, confirmed on August 13 its rejection of the Bougival agreement, signed on July 12 with the French government, which would redefine the institutional future of the archipelago. ( AFP / Delphine MAYEUR )
En déplacement en Nouvelle-Calédonie, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a exhorté mercredi à "saisir l'opportunité historique" de l'accord de Bougival sur l'avenir du territoire, signé en juillet mais fragilisé par le rejet des indépendantistes du FLNKS.
"L'accord de Bougival est une opportunité historique, saisissez-là", a lancé Manuel Valls dans la matinée devant le Sénat coutumier, également critique vis-à-vis du texte, se disant "convaincu qu'il n'y a pas d'alternative crédible".
Le président du Sénat, Eloi Gowé, a lui estimé qu'il était "urgent, en s'inspirant de ces demi-échecs (de Bougival et de Deva en mai, ndlr), de proposer un nouveau cadre de discussion et une nouvelle approche".
Le ministre des Outre-mer a ensuite rencontré à huis clos une délégation du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), le principal mouvement indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, qui a rejeté la semaine dernière l'accord de Bougival.
La discussion a duré deux heures et demie. À la sortie, la délégation composée de membres du bureau politique du Front n'a pas souhaité faire de déclaration. Elle doit d'abord rendre compte au président du mouvement, Christian Tein, chargé de "superviser les discussions avec l'Etat" mais sous contrôle judiciaire et interdit de séjour en Nouvelle-Calédonie.
L'accord de Bougival (Yvelines), conclu le 12 juillet après plusieurs jours de négociations entre l'État, les indépendantistes et les loyalistes, prévoit notamment la création d'un État de Nouvelle-Calédonie doté d'une nationalité propre et qui pourrait obtenir plusieurs compétences régaliennes tout en restant inscrit dans la Constitution française.
Validé par l'ensemble du camp non-indépendantiste, par l'Eveil océanien – formation charnière "ni ni" – ainsi que par les indépendantistes du Palika et de l'UPM, qui ont pris leurs distances avec le FLNKS il y a un an, il a été rejeté par ce dernier, qui demeure le principal mouvement pro-indépendance du territoire.
- Accord fragilisé -

Le président du Sénat coutumier Aguetil Mahe Gowe (droite) accueille le ministre français des Outre-mer Manuel Valls, le 20 août 2025 à Nouméa ( AFP / Delphine MAYEUR )
Avant son départ de Paris, Manuel Valls avait averti que "sans accord, sans stabilité politique, il n'y aura pas de repreneurs pour le nickel, la pénurie de soignants perdurera et les inégalités continueront de se creuser" dans le territoire français du Pacifique.
En réponse, le FLNKS a dénoncé dans un communiqué les "leçons de responsabilité" données par l'État et estimé que le ministre des Outre-mer engageait un "rapport de force (...) alors que le pays est sous perfusion depuis plusieurs années et que les inégalités n'ont fait que se creuser depuis des décennies".
Le déplacement du ministre intervient dans un climat encore marqué par les émeutes de mai 2024, déclenchées par un projet de réforme électorale, qui avaient fait 14 morts et coûté plus de deux milliards d'euros de dégâts et au moins 10% de PIB à la Nouvelle-Calédonie.
Depuis sa nomination en fin d'année dernière, Manuel Valls a multiplié les déplacements pour relancer le dialogue qui était rompu depuis ces émeutes. En mai, à Deva (Nouvelle-Calédonie), une première tentative avait échoué avant que l'accord de Bougival ne voie le jour deux mois plus tard.
Durant sa visite de quatre jours, Manuel Valls doit rencontrer les présidents de province, les maires, des responsables coutumiers et syndicaux ainsi que des acteurs économiques. Le programme prévoit notamment un déplacement jeudi dans le Nord, marqué par une pénurie de soignants depuis les émeutes.
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