
Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, le 10 juillet 2025 à Paris ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a estimé lundi auprès de l’AFP que "l'absence d'accord" en Nouvelle-Calédonie "conduirait au chaos, puis de nouveau à la violence", après les critiques formulées par l’Union calédonienne, l’une des principales composantes indépendantistes, à l'encontre de l'accord de Bougival.
Quelques heures plus tôt, l’Union calédonienne (UC) avait critiqué ce texte de compromis signé à Bougival (Yvelines) le 12 juillet par plusieurs leaders loyalistes et indépendantistes, que chacun devait présenter à ses militants.
"Les fondamentaux du combat du peuple kanak n’y apparaissent pas", a déploré lundi l’Union calédonienne dans un communiqué.
Pour ces indépendantistes, "le projet présente de très faibles perspectives de sortir du joug colonial" et "le transfert des compétences régaliennes présente des verrous infranchissables".
A l'inverse, M. Valls a affirmé lundi, depuis l'île polynésienne de Rurutu, que l’accord prévoyait la possibilité de transférer quatre compétences régaliennes: justice, sécurité, défense et monnaie.
"J’ai lu ici ou là que certains disaient que c'était impossible, que le verrou rendait impossible ce transfert. Je ne le crois pas. Ce que nous avons fait tous ensemble, c'est d'éviter de nouveau les référendums couperets, qui jettent les Calédoniens les uns contre les autres", a-t-il dit.
Le ministre a rappelé que l’accord prévoyait la création d’un Etat, une formule inédite dans la République française, qui offrirait deux nationalités. Citant le leader kanak Jean-Marie Tjibaou, il a appelé à faire "le pari de l’intelligence, qui consiste à bâtir un sens, un destin commun".
Il a également dressé un tableau sombre de la conjoncture calédonienne: "L’économie est à terre, nous risquons à tout moment une explosion sociale" en dépit des trois milliards d’euros supplémentaires investis, selon lui, par l'Etat, en deux ans.
Au printemps 2024, l'archipel surnommé "le Caillou" avait connu plusieurs semaines d'émeutes, qui ont causé la mort de 14 personnes et fait plus de deux milliards d'euros de dégâts.
Dans le communiqué signé par son secrétaire général Dominique Fochi, l’UC a annoncé que son comité directeur se positionnerait le 26 juillet sur "les perspectives à donner pour la suite des discussions sur l’avenir politique du pays".
Manuel Valls a appelé à la responsabilité des partis et à la patience: "Il faut se laisser encore quelques jours, quelques semaines, pour que chacun prenne pleinement conscience des avancées de Bougival". "Il est impossible que cet accord ne soit pas mis en œuvre, parce que nous sauterions vraiment dans l'inconnu", a-t-il prévenu. "L'absence d'accord conduirait au chaos et de nouveau à la violence, et le futur de la Nouvelle-Calédonie serait particulièrement sombre", a-t-il alerté.
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