"Le coût moyen pour vendre des biens entre les États de l'Union européenne équivaut à des droits de douane d'environ 45%", a avancé Giorgia Meloni, se basant sur les chiffres du FMI.

Giorgia Meloni à Rome, en Italie, le 22 mai 2025. ( AFP / FILIPPO MONTEFORTE )
Donald Trump a beau menacer l'Europe de droits de douane massifs, c'est bien les "normes" qu'elle impose qui coûtent le plus cher aux pays membres de l'UE, a dénoncé la cheffe du gouvernement ultraconservateur italien Giorgia, qui a fustigé des "droits de douane internes".
"Dans un contexte d'instabilité des marchés internationaux", Donald Trump menaçant d'assommer l'UE avec des droits de douane de 50%, "l'Europe doit avoir le courage (...) de supprimer les droits internes qu'elle s'est imposés au fil des ans" , a estimé Giorgia Meloni lors d'un discours tenu devant le syndicat du patronat italien, la Confindustria.
La Première ministre italienne a avancé que "selon le Fonds monétaire international, le coût moyen pour vendre des biens entre les États de l'Union européenne équivaut à des droits de douane d'environ 45 %, contre 15 % aux États-Unis". Giorgia Meloni fait référence aux coûts pour les entreprises que génère la réglementation européenne, -notamment celle liée à la lutte contre le réchauffement climatique-, qu'elle considère être une "hyperrégulation qui a étouffé notre développement."
L'Europe, qu'elle qualifie de "super-structure bureaucratique", a ainsi "presque 400 kilomètres de journaux officiels", a-t-elle déploré.
Elle a notamment fustigé les règles imposées aux constructeurs automobiles en matière d'émissions de CO2, que les députés européens ont déjà allégées début mai, mais pas pour les "poids lourds", a reproché Giorgia Meloni.
Accélérer sur la simplification
Fin février, la Commission européenne a par ailleurs présenté son projet de loi omnibus, un ensemble de mesures visant à simplifier des textes sociaux et environnementaux s'appliquant aux entreprises, notamment le Pacte vert européen. "La Commission a commencé un processus" avec ce projet de loi omnibus, "mais le changement de rythme doit être substantiel" , a estimé Giorgia Meloni.
Devant le patronat italien, la cheffe du gouvernement italien est peu revenue sur la guerre commerciale entamée par Donald Trump depuis son retour à la Maison-Blanche, évoquant simplement un "dialogue" entre les États-Unis et l'UE "que "l'Italie a facilité (...) et qui doit être poursuivi avec sagesse et bon sens".
Le président américain avait menacé fin mai d' imposer des droits de douane de 50% sur le bloc à partir du 1er juin, jugeant que les négociations n'allaient "nulle part". Mais il a ensuite accepté de reporter la date de la mise en place des droits de douane sur les exportations de l'UE au 9 juillet, après un appel téléphonique avec la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen.
L'exécutif européen s'est engagé à réduire de 25% les coûts administratifs pour les entreprises d'ici à 2029. La Commission européenne avait ainsi proposé fin mai d' alléger certaines obligations réglementaires pour 38.000 entreprises de taille intermédiaire , entre 250 et 750 salariés, poursuivant un virage pro-business visant à rétablir la compétitivité de l'Europe face aux concurrents internationaux, une urgence renforcée par la politique protectionniste agressive de Donald Trump.
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