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Non-lieu pour un prêtre breton mis en examen en 2022 pour viol sur mineur
information fournie par AFP 30/12/2025 à 15:23

un juge d'instruction parisien a finalement ordonné un non-lieu concernant un prêtre mis en examen en 2022 pour viol sur un adolescent qui l'accusait de l'avoir drogué ( AFP / FRANCOIS GUILLOT )

un juge d'instruction parisien a finalement ordonné un non-lieu concernant un prêtre mis en examen en 2022 pour viol sur un adolescent qui l'accusait de l'avoir drogué ( AFP / FRANCOIS GUILLOT )

Sa mise en examen avait créé une onde de choc dans la paroisse bretonne où il exerçait: un juge d'instruction parisien a finalement ordonné un non-lieu concernant un prêtre mis en examen en 2022 pour viol sur un adolescent qui l'accusait de l'avoir drogué.

Par ordonnance du 26 décembre, le juge a renvoyé Yannick Poligné devant le tribunal correctionnel de Paris pour usage de stupéfiants, mais sans donner lieu à poursuite pour des faits de nature sexuelle, a expliqué mardi le parquet de Paris, sollicité par l'AFP.

Yannick Poligné, 55 ans, avait été mis en examen en novembre 2022 et placé en détention provisoire pour viol avec administration d'une substance de nature à altérer le discernement, mise en danger de la vie d'autrui, et usage de stupéfiants depuis 2016.

Le non-lieu ordonné par le juge pour le viol, et le seul renvoi du prêtre pour usage de stupéfiants, sont conformes aux réquisitions du parquet, prises le 17 novembre dernier.

Les accusations portées par l'adolescent fin 2022 avaient provoqué la stupéfaction dans le diocèse de Rennes où exerçait alors ce curé, sur fond de révélations multiples de violences sexuelles sur mineurs dans l'Eglise.

Au moment des faits, Yannick Poligné, ordonné prêtre en 1999, était curé de la paroisse Saint-Louis-Marie-en-Brocéliande, à Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine).

L'archevêque de Rennes Pierre d'Ornellas avait annoncé en novembre 2022 avoir "signalé" au Vatican les faits reprochés au prêtre afin que soit lancée une procédure canonique.

- "Chemsex" -

Mardi, l'archevêque a pris "acte de la décision rendue par la justice civile" et dit dans un communiqué attendre "désormais le jugement du tribunal correctionnel".

"Selon le droit de l'Eglise, puisqu'il s'agit d'une situation impactant un clerc avec un mineur, celle-ci relève de la compétence du Dicastère pour la Doctrine de la Foi au Vatican", qui "statuera sur la situation canonique du clerc", a-t-il expliqué, tout en précisant que l'abbé n'exerçait "plus aucun ministère pastoral" depuis sa mise en examen.

Le 3 novembre 2022, les pompiers parisiens avaient été appelés par un adolescent, alors âgé de 15 ans, "se plaignant de s'être fait droguer et ayant des douleurs anales, des diarrhées et des vomissements", a rappelé le ministère public.

A la brigade de protection des mineurs, il avait d'abord raconté avoir rencontré un homme dans un bar et été emmené dans un hôtel après avoir été drogué, sans autre souvenir.

Par la suite, il avait expliqué avoir eu des échanges préalables sur l'application de rencontres gay Grindr avec cet homme qui s'était fait passer pour un militaire, tandis que lui-même avait prétendu être majeur. L'homme lui avait d'ailleurs précisé ne pas être intéressé par les mineurs.

Ils avaient consommé de la poudre écrasée et bu plusieurs verres, selon l'adolescent qui a précisé en avoir déjà consommé à d'autres occasions. Leurs rapports à l'hôtel avaient été consentis, mais le mineur avait fait état de la brutalité de l'homme.

Selon le parquet, "l'expertise psychiatrique a confirmé la fragilité du mineur, qui avait développé un rapport obsessionnel au sexe en lien avec une grande consommation de pornographie depuis un très jeune âge".

Le prêtre a expliqué de son côté être venu à Paris pour un rendez-vous médical, puis avoir pris un rendez-vous sur Grindr. Il reconnaissait le déroulé des faits et la consommation commune de GBL et 3CMC, sans aucune notion de contrainte. Il assurait n'avoir pas soupçonné la minorité du jeune homme, selon le parquet.

Une source proche du dossier en novembre 2022 avait indiqué à l'AFP qu'il avait admis des rapports violents mais consentis.

Les investigations sur le quotidien de ce prêtre ont confirmé une vie homosexuelle active et ponctuée de "chemsex", a indiqué le parquet, en faisant référence à des relations sexuelles lors desquelles des substances psychoactives sont consommées afin de démultiplier désir et sensations.

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