par James Mackenzie
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, effectue à partir de jeudi une visite de quatre jours en Hongrie malgré un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des accusations de crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans la bande de Gaza.
En tant que membre fondateur de la CPI, la Hongrie est censée devoir arrêter et remettre à la cour toute personne visée par un mandat d'arrêt de la juridiction internationale. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a cependant clairement fait savoir, dès l'invitation transmise à son homologue israélien au lendemain des décisions de la CPI, qu'il n'en ferait rien.
Des ouvriers s'affairaient mercredi à Budapest pour installer une scène au palais de Budavar, où Viktor Orban doit accueillir Benjamin Netanyahu jeudi matin au cours d'une cérémonie accompagnée des honneurs militaires, avant une conférence de presse des deux dirigeants aux alentours de midi (10h00 GMT).
Des forces de sécurité ont été déployées près de l'hôtel du centre de Budapest où doit séjourner le Premier ministre israélien.
Il s'agira seulement du deuxième déplacement à l'étranger de Benjamin Netanyahu depuis l'émission en novembre dernier des mandats d'arrêt de la CPI à son encontre et contre son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. Peu de détails ont été fournis sur le programme de ce voyage, hormis une visite au mémorial de l'Holocauste à Budapest.
Le Premier ministre israélien s'est rendu en février à Washington où il a été reçu par le président américain Donald Trump, proche allié. Ni les Etats-Unis ni Israël ne reconnaissent de compétence à la CPI.
Israël a déclenché une vaste offensive dans la bande de Gaza après l'attaque du Hamas contre son territoire le 7 octobre 2023, au cours de laquelle les combattants du mouvement islamiste palestinien et leurs alliés ont tué 1.200 personnes et enlevé 251 otages.
La campagne militaire israélienne à Gaza a depuis fait plus de 50.000 morts et dévasté l'enclave palestinienne.
Benjamin Netanyahu a rejeté les accusations de la CPI, y voyant une décision à caractère politique et antisémite.
Viktor Orban a lui aussi critiqué l'initiative de la CPI, jugée "éhontée, cynique et totalement inacceptable".
La CPI a rappelé dans un communiqué que les Etats membres étaient juridiquement tenus d'appliquer ses décisions et qu'il ne leur appartenait pas d'en juger la pertinence.
La cour avait aussi émis un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, chef des Brigades al Qassam, la branche armée du Hamas, dont la mort n'a été confirmée qu'ultérieurement. Elle avait en revanche interrompu les procédures engagées contre le dirigeant du Hamas Ismaïl Haniyeh et le chef du mouvement dans la bande de Gaza Yahia Sinouar, cerveau des attaques du 7-Octobre avec Mohammed Deif, après l'assassinat des deux hommes par Israël l'an dernier.
(Avec Charlotte Van Campenhout et Anita Komuves, version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)
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