
Le vice-président du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev visite le terrain d'entraînement militaire de Proudboï dans la région de Volgograd
MOSCOU (Reuters) -La Russie a qualifié jeudi de "hautement conflictuelle" l'allocution d'Emmanuel Macron sur la "menace" que représente Moscou à l'égard de la France et l'Europe ainsi que sa promesse d'ouvrir un "débat stratégique" sur la protection des alliés européens par la dissuasion nucléaire de la France.
"S'il nous considère comme une menace, qu'il convoque une réunion des chefs d'état-major des pays européens et de la Grande-Bretagne, qu'il juge nécessaire d'utiliser les armes nucléaires, qu'il se prépare à utiliser des armes nucléaires contre la Russie, il s'agit bien sûr d'une menace (pour la Russie)", a réagi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, cité par les agences de presse russes.
"Ce discours est extrêmement conflictuel. Il peut être difficilement perçu comme un discours d'un chef d'Etat qui pense à la paix", a renchéri le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "On peut plutôt en conclure que la France pense davantage à la guerre, à continuer la guerre."
Emmanuel Macron, a-t-il ajouté, a omis de mentionner les "inquiétudes légitimes" de la Russie concernant l'expansion de l'Otan vers l'est de l'Europe.
Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a accusé quant à elle le chef de l'Etat français de "raconter des histoires".
"Il fait tous les jours des déclarations complètement déconnectées de la réalité qui contredisent les précédentes", a-t-elle déclaré, avant de comparer le président français à Ole Lukøje (Ole Ferme-L'Oeil), personnage d'un conte d'Andersen qui endort les enfants en leur racontant des rêves.
"Macron impose de manière frénétique à ses citoyens, ses alliés et au monde entier une vision totalement fausse de la situation : 'Les Russes arrivent !' De telles conclusions et suggestions fausses conduisent vers l'abîme", a estimé pour sa part le sénateur russe Konstantin Kosatchev.
L'ancien Premier ministre Dmitri Medvedev, devenu l'un des plus ardents "faucons" du Kremlin, s'est moqué du président français en déclarant qu'il "ne représente pas une grande menace". "Il disparaîtra définitivement au plus tard le 14 mai 2027. Et il ne nous manquera pas", a-t-il dit.
Sergueï Markov, un ancien conseiller du Kremlin, a estimé qu'Emmanuel Macron avait insulté Moscou en reprenant à son compte des mensonges et de la propagande tandis que des caricatures circulant sur les réseaux sociaux dépeignaient le chef de l'Etat français en Napoléon Bonaparte, dont l'invasion de la Russie tsariste en 1812 a fini en déroute.
(rédigé par Guy Faulconbridge, Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Blandine Hénault)
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